Le mardi 20 juillet, le monde entier a été surpris par l’assassinat manqué du colonel Goïta à la Grande mosquée de Bamako. Un évènement qui survient tandis que le processus de transition au Mali suit paisiblement son cours. Alors, il y a lieu de s’interroger sur les motifs réels ayant conduit l’agresseur à commettre cet acte.
L’assassinat manqué du colonel Goïta serait-il lié à des dissensions internes au sein de la classe militaire? Des alliés d’autrefois se seraient ils retournés contre lui ? Apparemment, le colonel Assimi Goïta devient trop gênant et fait de l’ombre à plus d’un. Les différents putschs en sont une forte illustration. Pour ses détracteurs, il était impératif de l’écarter de manière définitive.
L’assassinat manqué du colonel Goïta, un simulacre
A revoir les scènes de l’assassinat manqué du colonel Goïta, on se croirait dans un film d’action à l’africaine, avec un scénario mal écrit. Les acteurs quant à eux étaient peu convaincants dans leurs rôles. L’hésitation, le relâchement de la sécurité autour du leader de la transition malienne, confirment cette suspicion. La retenue dans le dernier geste de l’agresseur face à sa cible avant d’être stoppé par les forces de l’ordre constitue autant d’indices.
Ceux-ci poussent à se pencher sur la piste d’un coup médiatique bien orchestré. Objectif, attendrir et gagner une fois de plus la confiance des populations réfractaires à l’influence forte de l’armée surtout dans ce processus de transition au Mali. Ce serait, sans doute, la légitimation d’une transition militaro-civile et d’un après uniforme. La prédominance des militaires dans la politique malienne depuis des lustres agace sérieusement.
A lire aussi: ELECTIONS PROCHAINES AU MALI : LA CRÉATION OU NON D’UNE STRUCTURE UNIQUE DIVISE
Une compassion générale
Comme on pouvait s’y attendre, l’assassinat manqué du colonel Goïta a eu l’impact national et international recherché. A l’unanimité, les partis politiques, la société civile, la communauté internationale n’ont pas manqué de condamner le geste. Ils ont aussi apporté au président de la transition malienne, tout leur soutien et compassion. Ce qui le conforte davantage dans sa position de meneur.
Suite à l’assassinat manqué du colonel Goïta, sa légitimité sur l’échiquier politique a naturellement été renforcée. Il suscite une fois de plus admiration pour l’avoir échappé belle. La junte d’août 2020, a donc les coudées franches pour diriger le pays, jusqu’aux prochaines élections. Pour l’instant les investigations se poursuivent pour faire la lumière sur cette affaire.
A lire aussi: MALI: BOUBOU CISSÉ NE FAIT PLUS MYSTÈRE DE SES AMBITIONS POLITIQUES
El Professor