samedi, juillet 27 2024

Suite au récent putsch au Niger, la pilule du renversement du président Mohamed Bazoum a du mal à passer pour ses partisans. Il en est de même pour les membres de son gouvernement déchu. Ces derniers attendent activement que le pouvoir lui soit restitué par l’entremise diplomatique de la Cédéao ou même pas le succès d’une hypothétique intervention militaire. C’est le cas d’Alkache Alhada, ministre du Commerce, et ex-ministre de l’Intérieur.

Même si le pays a connu dans son histoire politique plusieurs coups d’États militaires, ce putsch au Niger n’a rien à voir avec les précédents. Par conséquent, ce proche du président Bazoum estime que ce nouveau coup de force ne devrait être toléré pour aucune raison par la communauté internationale. Victoire doit être accordée par tous les moyens à la démocratie espère le ministre nigérien. Au cas contraire, ce putsch au Niger pourrait avoir bien des conséquences désastreuses sur le continent.

Un putsch au Niger en principe inutile

D’après le ministre Alkache Alhada, si ce putsch au Niger arrive à passer, il y aura des répercussions plus vastes pour l’Afrique touchant à la fois la stabilité politique régionale, les relations internationales et les perspectives démocratiques. Car il est basé sur des arguments fallacieux des militaires putschistes

« L’argument sécuritaire est en argument spécieux qui ne reflète pas du tout la réalité. Au contraire, il y a eu lors de la présentation des vœux au président de la République cette année, le chef d’état-major -à l’époque, c’était le général Salifou Modi-, vous reprenez son discours, vous écoutez ce qu’il dit, c’est justement les efforts qui ont été faits grâce au président Bazoum et qui ont permis d’avoir une situation apaisée par rapport au Burkina Faso ou par rapport au Mali. Donc, cet argument-là ne tient pas la route et ils le savent très bien », a-t-il dénoncé.

S’il n’y a pas de rectifications majeures de la situation, le putsch au Niger pourrait créer un précédent pour d’autres tentatives de renversement du pouvoir dans la région. Ce qui serait potentiellement déstabilisant pour la stabilité politique déjà fragile dans la zone ouest africaine.

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Une période d’insécurité à venir

Le renversement d’un gouvernement démocratiquement élu pourrait remettre en question la crédibilité des institutions démocratiques et compromettre davantage la consolidation de la démocratie dans la région. Vu que les coups d’État ont souvent un impact négatif sur la coopération régionale et les organisations telles que l’Union africaine (UA) et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pourraient être confrontées à des défis plus coriaces pour maintenir la paix et la stabilité.

Le coup d’État au Niger pourrait aussi être une grande porte ouverte à l’insécurité, notamment le terrorisme. L’instabilité politique peut favoriser les groupes terroristes et les mouvements armés en exploitant les failles sécuritaires. Une période d’instabilité politique pourrait également entraver la capacité des forces de sécurité à lutter contre ces menaces.

« Il y a eu des coups d’État au Niger qui ont été des coups d’État qui tendaient à rétablir justement la démocratie lorsque celle-ci était mise en cause. Et ici, voilà un coup d’État qui intervient justement pour remettre en cause la liberté, pour remettre en cause la démocratie. Et c’est ça l’absurdité de la situation dans laquelle nous sommes. Et c’est aussi pour cela qu’il faut vraiment l’arrêter, parce que si ce coup d’État passe, c’est toute l’Afrique qui va en pâtir », alerte Alkache Alhada.

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Tony A.

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