Le gouvernement sénégalais a annoncé, lundi 17 février, une série de mesures d’austérité pour faire face à une crise budgétaire alarmante. Celle-ci est marquée par un déficit de plus de 12 % selon la Cour des comptes. Ahmadou Al Aminou Lo, secrétaire général du gouvernement, a dévoilé ces réformes sur la chaîne publique, insistant sur la nécessité de « se serrer la ceinture », à commencer par l’État.
Parmi les mesures d’austérité annoncées figurent la baisse des salaires des ministres et des directeurs généraux, ainsi que la suppression de plusieurs agences publiques jugées coûteuses. Ces réductions de dépenses visent à limiter un endettement devenu insoutenable, avec une dette publique proche de 100 % du PIB.
Un plan d’austérité ambitieux mais controversé
Une mesure phare, la baisse des salaires ministériels, suscite l’approbation populaire. Selon un sondage réalisé par Seneweb, 83 % des votants se disent favorables à cette décision. Toutefois, l’absence de détails sur l’ampleur et la date de mise en œuvre de cette baisse laisse planer des incertitudes.
Autre changement majeur : la fin des subventions énergétiques pour les industries et les hauts revenus. Cette mesure pourrait réduire les dépenses publiques, mais risque aussi de provoquer une hausse des coûts de production et de consommation. Il faut souligner que ces annonces interviennent dans un contexte social tendu. Les syndicats, alarmés par les conséquences sociales de ces mesures, menacent de lancer des grèves. Ahmadou Al Aminou Lo a appelé à un dialogue sincère avec les partenaires sociaux, mais la méfiance reste palpable.
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Perspectives et enjeux à long terme
La suppression des agences publiques pourrait entraîner des licenciements massifs, accentuant la pression sur le marché de l’emploi déjà fragile. Par ailleurs, la fin des subventions énergétiques risque de faire grimper les factures, impactant les entreprises et les classes moyennes.
En dépit des critiques, ces réformes visent à stabiliser les finances publiques et à restaurer la crédibilité budgétaire du Sénégal. Une gestion plus rigoureuse des dépenses publiques pourrait rassurer les investisseurs et les partenaires financiers. Cependant, l’efficacité de ces mesures dépendra de leur application concrète et de leur accompagnement social.
L’issue de cette politique d’austérité se jouera donc sur deux fronts : la capacité du gouvernement à dialoguer avec les syndicats et à convaincre l’opinion publique que les sacrifices demandés permettront un redressement économique durable.
Tony A.