La Vᵉ République marque un tournant majeur dans l’histoire institutionnelle du Togo. Dans ce contexte, ce vendredi 2 mai 2025, Madame le Premier ministre Victoire Tomégah-Dogbé a présenté sa démission, ainsi que celle de l’ensemble de son gouvernement, au Président de la République, Son Excellence Monsieur Faure Essozimna Gnassingbé. Un geste solennel qui s’inscrit pleinement dans la dynamique de transition engagée par la nouvelle Constitution adoptée le 6 mai 2024.
Cette démission n’est pas une surprise. Elle répond à une exigence constitutionnelle : la loi fondamentale actuelle prévoit une période de transition de douze mois pour l’instauration des nouvelles institutions de la Vᵉ République. La remise de la démission du gouvernement marque ainsi une étape clé dans ce processus de refondation institutionnelle voulu par les plus hautes autorités du pays.
Un bilan salué et une mission accomplie
À l’occasion de cette passation, Victoire Tomégah-Dogbé a exprimé sa reconnaissance au chef de l’État pour la confiance qu’il lui a accordée. Elle a salué l’opportunité qui lui a été donnée de conduire une mission jugée « exaltante » : celle de préparer les fondations de la Vᵉ République tout en assurant la poursuite de la mise en œuvre de la feuille de route gouvernementale 2020–2025.
Le Président de la République a, pour sa part, salué le travail accompli par Madame le Premier ministre et son équipe, soulignant les efforts fournis pour maintenir la stabilité, impulser les réformes et préparer la transition institutionnelle. Il a accepté la démission du gouvernement et a chargé ses membres d’expédier les affaires courantes, dans le respect des usages républicains, en attendant la nomination d’une nouvelle équipe dirigeante.
Lire Aussi : Sénat togolais : Barry Moussa Barqué porté à la présidence par ses pairs
La Vᵉ République : cap sur un nouveau modèle de gouvernance
Le passage à la Vᵉ République togolaise constitue une réforme d’ampleur, tant sur le plan institutionnel que politique. Instaurée par la révision constitutionnelle du 6 mai 2024, elle introduit un régime parlementaire renforcé et une redistribution des pouvoirs entre les différentes institutions de la République. Le rôle du Président du Conseil devrait y gagner en importance dans la conduite des affaires de l’État, tandis que le Parlement est appelé à jouer un rôle accru dans la gouvernance.
La démission du gouvernement Tomégah-Dogbé intervient donc dans un moment de transition démocratique majeur. Elle ouvre la voie à la désignation d’un nouvel exécutif, conforme aux équilibres politiques prévus par la nouvelle architecture institutionnelle.
Dans les prochains jours, l’attention sera tournée vers la désignation du President du Conseil par l’Assemblée nationale et l’élection du président de la république lors de la réunion en Congrès des députés et sénateurs. Ces nouvelles figures seront appelées à incarner les aspirations de la Vᵉ République : une gouvernance plus participative, davantage parlementaire et en phase avec les enjeux de développement du Togo.
Tony A.