À l’aube d’un tournant institutionnel majeur avec l’entrée dans la 5ᵉ République, le Togo s’interroge sur les visages qui pourraient porter les aspirations d’un renouveau politique. Si les candidatures officielles ne sont pas encore déclarées, certaines figures se démarquent déjà par leur parcours, leur influence et leur engagement en faveur de la nation.
Alors que le pays s’apprête à franchir une étape décisive de son histoire politique avec une nouvelle République, les spéculations vont bon train sur les potentielles figures appelées à occuper la magistrature suprême. Qu’ils soient anciens Premiers ministres, technocrates, figures historiques de l’opposition ou bâtisseurs d’institutions panafricaines, cinq noms reviennent avec insistance dans les conversations et les analyses politiques.
Gervais Koffi Djondo : L’architecte de l’intégration africaine
Cofondateur d’Ecobank et d’ASKY Airlines, Gervais Koffi Djondo symbolise la réussite d’une ambition panafricaine portée par une vision économique intégrée. Homme d’affaires respecté et ancien ministre de l’Industrie, il incarne une approche pragmatique du développement. Son engagement en faveur de la souveraineté économique de l’Afrique de l’Ouest, doublé d’un parcours technocratique, pourrait séduire une frange de l’électorat en quête de leadership visionnaire, indépendant des clivages traditionnels.
Joseph Kokou Koffigoh : Le pionnier de la transition démocratique
Acteur clé de la transition qui a jeté les bases de la 4ᵉ République, Joseph Kokou Koffigoh Joseph Kokou Koffigoh reste l’une des figures les plus marquantes du tournant démocratique des années 1990. Avocat, militant des droits de l’homme et fondateur de la Ligue togolaise des droits de l’homme, il a dirigé le gouvernement de transition à une période décisive pour l’avenir institutionnel du Togo. Ancien Premier ministre, sa posture de rassembleur et son attachement au dialogue républicain en font, aux yeux de certains, une référence pour ceux qui appellent à un retour aux fondements de l’État de droit dans le contexte fondateur de la 5ᵉ République.
Léopold Gnininvi : Le scientifique au service du politique
Docteur en sciences, ancien ministre et secrétaire général de la CDPA, Léopold Gnininvi est un homme politique à la fois rigoureux et mesuré. S’étant illustré par son attachement au dialogue politique et sa fidélité à ses principes, il représente une option crédible pour un électorat avide de compétence, de stabilité et d’unité. Son profil technocratique, adossé à une expérience gouvernementale variée, renforce son aura auprès de ceux qui aspirent à un leadership apaisé et structuré.
Jean-Lucien Savi de Tové : L’opposant historique
Ancien diplomate et ministre, Jean-Lucien Savi de Tové est l’un des rares survivants d’une génération politique qui a défié les régimes successifs au prix de lourds sacrifices. Son emprisonnement en 1979, suite à une tentative de coup d’État présumée, l’a inscrit dans l’histoire comme une figure de l’opposition intransigeante. Son parcours fait de lui un symbole de la résistance démocratique et un acteur de la mémoire politique nationale. Une candidature de sa part serait perçue comme un appel à la réhabilitation des combats passés pour les libertés.
Komi Sélom Klassou : La continuité dans la modernité
Dans un contexte de transition institutionnelle vers la 5ᵉ République, le nom de Komi Sélom Klassou apparaît comme celui d’un profil de continuité maîtrisée. Ancien Premier ministre de 2015 à 2020, cet universitaire spécialisé en géographie et en climatologie s’est forgé une réputation de gestionnaire rigoureux au sein de plusieurs ministères clés, dont l’Éducation, la Culture et les Sports. Fidèle collaborateur du président Faure Gnassingbé, il incarne une forme de stabilité et de technicité qui pourrait rassurer dans une phase de transformation politique. Il offre une image de renouveau mesuré.
Un tournant politique pour la République
L’instauration de la 5ᵉ République, annoncée comme une refondation des institutions, offre au Togo une occasion unique de repenser son leadership. Ces cinq personnalités, par leur parcours divers et leur ancrage dans l’histoire contemporaine du pays, pourraient structurer le débat présidentiel à venir.
Les Togolais, en quête de stabilité, de développement inclusif et de gouvernance exemplaire, auront à jauger les projets, les personnalités et les engagements. Qu’ils soient issus du monde politique, de la société civile ou de la sphère économique, les prétendants devront désormais incarner plus qu’un programme : une vision, une intégrité et une capacité à fédérer.