A l’occasion de son discours annuel sur l’état de la nation hier jeudi 9 février, le président sud-africain s’est adressé aux parlementaires au Cap. Il a saisi l’occasion pour déclarer l’état de catastrophe nationale face à la grande crise énergétique que subit le pays depuis un bon moment déjà. Il a aussi annoncé d’importantes mesures.
D’après le ministre de l’énergie, les délestages coûtent au pays jusqu’à 50 millions d’euros par jour. Une estimation qui fait donc frémir. Pour les populations, 2022 fut l’une des pires années en termes de délestages. L’incapacité d’Eskom, l’entreprise nationale, à fournir suffisamment d’énergie avec ses centrales est vivement déplorée en raison des nombreux problèmes internes qui la minent.
L’État de catastrophe nationale pour des réponses drastiques
Selon le chef de l’État sud-africain, déclaré l’état de catastrophe nationale était d’une grande utilité. Cela devrait permettre d’éviter des blocages administratifs afin de pouvoir apporter des réponses conséquentes aux coupures de courant dans le pays. Aussi la mise en place de certains projets serait accélérée.
D’ailleurs, la création d’un nouveau poste de « ministre de l’Électricité », rattaché à la présidence a été annoncée. « La crise a progressivement évolué et touche désormais tous les secteurs de la société. Nous déclarons donc l’état de catastrophe nationale pour répondre à cette crise de l’électricité et à ses effets », a déclaré Cyril Ramaphosa.
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Un appel à l’union
L’opposition quant à elle, estime que l’annonce de l’état de catastrophe nationale liée à cette crise énergétique serait inappropriée. « Nous pensons contester cette décision devant les tribunaux, étant donné que cela ouvre la porte aux pilleurs et aux profiteurs, comme on l’a vu durant le Covid, alors que le même résultat auraient pu être obtenu grâce à des interventions clés autour d’Eskom », a indiqué John Steenhuisen, chef de l’Alliance Démocratique.
« Quelles que soient les difficultés du moment, quelles que soient les crises auxquelles nous sommes confrontés, nous nous lèverons pour les affronter ensemble et, ensemble, nous les surmonterons », rassure tout de même le président Ramaphosa.
Et d’interpeller, « une nation se définit par la façon dont ses habitants font face aux difficultés les plus graves ; qu’ils travaillent ensemble et affrontent leurs défis comme un seul, unis par un objectif commun, ou qu’ils se soumettent aux problèmes qui les attendent ».
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