Depuis quatre jours, Bangui la capitale Centrafricaine est devenue le Far ouest, où les vendeurs à la sauvette font leur loi. Et pour cause, une pénurie de carburant qui paralyse véritablement les populations. Celles-ci sont obligées de composer avec les seules solutions qui s’offrent à elles pour le moment afin de pouvoir se déplacer.
C’est dans cette dynamique circonstancielle qu’interviennent les vendeurs à la sauvette. Ces derniers ont pris d’assaut le bord des routes et ont exposés des bidons remplis d’essence qu’ils vendent à des prix exorbitant fixés de leur propre gré. Pour le moment les autorités n’ont pas encore réagi.
Les raisons de la pénurie
A Bangui, dans toutes les stations-services, le mal est le même : un manque de carburant. Les usagers font face à une rupture généralisée de produits pétroliers. Et la seule alternative qu’ont les populations c’est de se tourner malheureusement vers les vendeurs à la sauvette, qui conscients du manque généralisé, proposent des prix assez élevés.
Qu’est ce qui a pu provoquer cette nouvelle pénurie ? Il faut le rappeler, depuis quelques jours, le personnel de la Société centrafricaine des transports fluviaux (Socatraf) a entamé une grève de 21 jours, qui prendra fin le 4 mai. Les travailleurs réclament de la Socatraf le paiement de trois mois d’arriérés de salaire et les primes de transports journaliers.
Alors comme on pouvait s’y attendre ladite grève n’est pas restée sans impact sur l’approvisionnement du pays en produits pétroliers. « Ça va avoir un impact directement sur la préparation de la prochaine campagne de navigation, parce que notre principale activité, ici, c’est le ravitaillement du pays en hydrocarbure, donc on doit faire un travail de préparation au niveau de la Socatraf », alertait Emmanuel Koffi, capitaine de bateau à la Socatraf.
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Une aubaine pour les vendeurs à la sauvette
Pour les vendeurs à la sauvette, cette situation est une aubaine. Alors ils profitent pour augmenter les tarifs de manière anarchique. Ils proposent le litre d’essence à un prix variable entre 2 000 et 2 500 francs CFA (entre 3 euros et 3,81 euros, Ndlr) au lieu de 1 300 francs CFA (1,98 euro). « Au niveau du PK12, ils vendaient là-bas à 2 500. Et ici, c’est 2 650 », explique Tarsis.
En attendant une véritable résolution de cette crise, les transports sont pour l’heure vivement paralysés. « J’ai du mal vraiment à trouver un moyen de transport pour sortir et aller travailler. Cette crise est en train de paralyser toute la ville de Bangui. En ce moment, les prix des [trajets en] motos varient de 300 à 350 pour peut-être une course de moins de 5 kilomètres, ce qui est déjà exorbitant par rapport à d’habitude », déplore Georges.
Tony A