Après la crise sécuritaire, les centrafricains sont confrontés ces derniers jours à une intense pénurie des produits pétroliers. Cette situation assez gênante pourrait replonger le pays dans un nouveau marasme si des solutions rapides ne sont pas trouvées par les autorités.
L’Intersyndicale de Centrafrique (ISYCA), pour sa part, reproche au gouvernement son mutisme face à cet état de fait. A l’heure actuelle, en raison de cette rareté des produits pétroliers, la plupart des stations-essence du pays sont fermées. Il est donc extrêmement difficile pour les populations de s’approvisionner. Plusieurs activités sont naturellement paralysées.
Une pénurie de produits pétroliers à fort impact
Selon l’Intersyndicale de Centrafrique (ISYCA), la nouvelle pénurie de produits pétroliers, a un impact considérable sur la vie des populations. Elle a aussi et surtout réduit à néant le travail abattu par le gouvernement jusque-là contre la vente illicite des produits pétroliers frelatés. Malheureusement, cette dernière s’est fortement développée tout le long des avenues et rues de la capitale Bangui, ces derniers jours.
« Aujourd’hui à Bangui, curieusement, presque toutes les stations-services sont aux arrêts. Les consommateurs (gouvernants et gouvernés) se ravitaillent en carburant à partir des points de vente répandus pour la circonstance à travers les avenues et rues de la capitale », peut-on lire dans le communiqué du 26 octobre de l’ISYCA.
Dans les localités où il n’existe pratiquement pas de stations-services, les consommateurs sont contraints à se ravitailler à leur manière à partir des pays voisins. On peut citer le Tchad, le Cameroun, le Congo, la RDC, et le Soudan.
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Des conséquences néfastes
Outre la difficulté à s’approvisionner en raison de la pénurie, les centrafricains subissent impuissants une flambée désordonnée des prix des produits pétroliers. Ce qui naturellement se répercute sur le prix des produits de première nécessité, de même que celui des denrées alimentaires.
En guise d’exemple, le prix de l’essence est désormais à 1100 FCFA le litre dans la rue au lieu de 865 FCFA à la pompe. Le Gaz oil quant à lui, coute 1400 FCFA le litre au lieu de 855 FCFA à la pompe. Ce qui implique donc une augmentation évidente du coût des transports. « Les prix augmentent. On ne sait pas ce que fait le ministère du Commerce qui, en principe, devrait réguler ces choses-là », s’étonne Louis-Marie Kogrengbo, coordinateur de l’Intersyndicale de Centrafrique.
Pire encore, deux cas d’incendies aux graves conséquences ont été enregistrés à Bangui au courant du mois d’octobre. « C’est à croire même que dans la situation actuelle, le Gouvernement impuissant, ne contrôle plus rien. Rien ne se dit et rien ne se fait. C’est le mutisme total et le peuple dans sa diversité subit », dénonce l’ISYCA. Et d’ajouter, « les travailleuses et travailleurs ne peuvent plus faire face au coût de la vie avec leurs maigres salaires qui ne changent pas ». Alors les réponses du gouvernement sont vivement attendues.
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