Hier mardi 01 novembre, a pris fin au Tchad, la mission de la paix menée par le ministre de l’Agriculture, Laoukein Médard. La démarche avait pour but d’apaiser les tensions dans plusieurs villes du pays suite à la répression meurtrière des manifestations du 20 octobre. Toutefois pour garantir un retour effectif à la paix, les populations exigent plusieurs garanties non négligeables.
Au cours de la mission de la paix dépêchée par le gouvernement, les rencontres ont été l’occasion de discussions ranches entre les différentes parties. En ce sens des échanges francs et directs ont eu lieu entre les représentants du gouvernement et les leaders des confessions religieuses, les syndicats, les chefs coutumiers, sans oublier l’armée.
L’armée mal aimée et source de frayeur
Que ce soit à Moundou, koumra, ou dans les autres villes du pays, la mission de la paix dépêchée a eu du mal à faire passer la pilule d’un retour à la normale. Les souvenirs des violences du 20 octobre dernier sont encore fortement ancrés dans les esprits. L’armée est fortement mise en cause. Par conséquent sa présence continue dans ces villes dérange énormément les citoyens effrayés.
« Les militaires font peur. Quand tu les regardes, ils sont menaçants. Les militaires doivent retourner à la caserne », demande pour sa part une militante des droits de l’homme. Elle espère vivement que le gouvernement va renvoyer au plus vite les militaires et leurs pickups lourdement chargés dans leurs casernes.
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Une mission de la paix en difficulté
Pour parvenir à la paix sociale, les Tchadiens réclament la fin des arrestations arbitraires, de même que la libération de tous les manifestants du 20 octobre. Le retour des personnes ayant fui les violences doit être également facilité.
« Toutes les missions de propagande, comme celle que vous conduisez aujourd’hui, n’ont qu’un seul objectif : couvrir le crime commis le 20 octobre 2022. Vous êtes venus dire aux gens d’accepter de vivre ensemble, les gens ne se sont pas battus entre eux, les gens n’ont pas besoin d’être réconciliés par vous. Manifester ne peut pas être égal à être tué », a déclaré Joachim Kouraleyo Tarounga, Evêque de Moundou.
« On ne peut plus exercer une chasse aux sorcières après cette rencontre d’aujourd’hui. Il faut que cela cesse, avant d’ajouter, et nous voulons tranquilliser tout le monde, vous donner une garantie pour que la paix revienne. Voilà notre objectif », a exprimé le chef de la mission de paix, Laoukein Médard.
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