Au Burkina Faso dans la tourmente du terrorisme, les femmes subissent d’énormes violences. Ceci aussi bien, parfois de la part de l’armée et très souvent de la part des groupes armés qui sèment la terreur dans certaines localités du pays. Et l’Axe Dablo-Kaya constitue principalement la route de l’enfer pour de nombreuses femmes.
C’est ce drame quotidien des femmes que ressort l’enquête menée par Mariam Ouédraogo, une journaliste burkinabè. Ces quatre mois d’enquête ont permis de réaliser qu’elles sont plusieurs femmes à subir en silence des atrocités quelles préfèrent enfouir sous le secret du silence.
Des femmes violées à plusieurs reprises
Selon la journaliste Mariam Ouédraogo, le calvaire que vivent malheureusement ces femmes dans ces milieux, est indescriptible. Elles semblent être laissées pour compte par les autorités dans cette immense lutte sécuritaire.
« C’est difficile pour moi de revenir sur ce qu’elles ont vécu, parce qu’elles ont été violées à plusieurs reprises, elles ont été battues, elles ont été séquestrées et dépouillées de tout… Dans ces histoires, c’est la même souffrance, mais ce ne sont pas les mêmes histoires », a-t-elle confié. Et de préciser, « non seulement elles ont été fouettées, mais elles ont été dépouillées de tout et elles ont été violées à plusieurs reprises ».
Alors face à ces horribles souffrances qu’elles sont contraintes d’endurer, il y a lieu de s’interroger. « Qu’est-ce qu’elles ont fait pour mériter cela ? Qu’est-ce que ces individus-là recherchent en infligeant toutes ces souffrances à ces femmes ? Ces femmes ont vraiment subi des atrocités de la part des individus armés, ces hommes de la brousse ».
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De grands traumatismes subis
Même si certaines de ces femmes parviennent par chance à ne recevoir uniquement que des coups de fouet, les séquelles sont tout de même perceptibles. « Certaines actuellement ne peuvent plus se tenir sous le soleil, on les a tellement fouettées que les traces sont toujours visibles ». D’autres développent par contre des tendances suicidaires.
« En termes de traumatismes aussi, pour certaines, même le fait d’être au milieu d’autres personnes, elles me disent qu’elles ne se sentent pas en sécurité. Donc elles préfèrent se taire, garder le silence, et souffrir un peu. Malheureusement, elles ne s’ouvrent pas, toutes les personnes, surtout les hommes, sont des menaces pour elles », a rajouté la lauréate du prix Bayeux des correspondants de guerre.
Des actions du gouvernement pour une meilleure protection des femmes en ces périodes troubles d’insécurité au Burkina Faso sont vivement attendues.
Sandrine A.