Depuis quelques semaines, l’Enseignement supérieur malgache connait quelques bouleversements. Après la grève des enseignants chercheurs, cette fois ci, c’est au tour des étudiants boursiers de manifester leur colère pour deux ans de bourses impayées. Ils ont tenu à exprimer aux autorités concernées leur profond mécontentement par rapport au non-versement des aides prévues qui persiste.
Alors que les frais de scolarité grimpent et que les difficultés économiques s’accentuent, les étudiants malgaches se retrouvent confrontés à l’angoisse de l’incertitude financière, mettant en péril leur avenir académique. Aujourd’hui, le rêve d’une éducation supérieure pour des milliers d’étudiants est menacé par cette crise alarmante de bourses impayées. Quelles sont donc les raisons sous-jacentes de cette impasse, les conséquences potentiellement dévastatrices pour la jeunesse malgache ?
Les bourses impayées, un supplice pour les étudiants
D’après les associations étudiantes, les bourses impayées jusqu’à présent paralysent énormément les bénéficiaires qui se voient entravés dans leurs études. De plus l’attente du versement des bourses comprises entre 25 000 et 45 000 ariary par mois en fonction de l’année d’étude, soit entre 5 et 9 euros, a été trop longue. Par conséquent ils donnent un ultimatum de 72 heures aux autorités pour satisfaire leurs revendications.
« La plupart des étudiants ont besoin de ces bourses pour acheter leurs fournitures parce que leurs parents ne peuvent pas les aider », a expliqué Jean, un étudiant en droit. Justin, en 3e année à la faculté des sciences est également sur la même longueur d’ondes. « Il y a le problème des indemnités des enseignants-chercheurs, la suspension des cours, le non-paiement des bourses. J’essaie de tenir. Mais, parfois, je suis vraiment découragé. J’ai des amis qui ont lâché en plein milieu de l’année à cause de tout ça. »
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Des attentes multiples
Outre la question des bourses impayées, les étudiants réclament depuis ce lundi 24 juillet, une nette amélioration des conditions d’études. C’est le cas notamment de la sécurité dans l’enceinte de l’Université d’Antananarivo, la fin des coupures d’électricité ainsi que la réhabilitation des infrastructures.
« Il n’y a pas assez de chaises dans les salles. Il manque aussi des salles de classe et on doit attendre la fin d’un cours pour commencer le nôtre. On dit toujours que les étudiants sont l’avenir du pays mais ces problèmes de bourses et d’infrastructures se répètent chaque année », déplore Jean.
Il faut le rappeler, les enseignants-chercheurs ont suspendu leurs activités, avec trois journées « universités mortes » la semaine passée pour réclamer, le paiement de leurs heures complémentaires. Cela traduit aisément l’ampleur de la situation. Les solutions du ministère de l’Enseignement supérieur malgache pour dénouer cette crise sont vivement attendues.
Tony A.