samedi, juillet 27 2024

Une onde de choc secoue le Gabon alors que le ministère du Budget impose une mesure radicale. Ledit ministère a décidé de changer les règles du jeu en annonçant qu’il ne versera plus les salaires des fonctionnaires au Trésor public. La condition ? Tous les agents publics et retraités doivent impérativement ouvrir un compte bancaire d’ici décembre 2023 pour recevoir leur rémunération.

Cependant, cette mesure ne fait pas l’unanimité, car la couverture bancaire dans le pays est loin d’être étendue. La décision suscite des réactions mitigées et même de la colère parmi certains Gabonais, en particulier parmi les retraités. Les réactions fusent, entre colère et résignation.

Un compte bancaire obligatoirement

La mesure de détenir obligatoirement un compte bancaire est diversement interprétée par la population. Certains soulèvent des préoccupations concernant les frais bancaires, tandis que d’autres reconnaissent la nécessité de la modernisation. Pierre Mintsa, président de la Machette syndicale des travailleurs gabonais vaillants (MSTGV), félicite le gouvernement pour l’initiative, tout en exprimant ses doutes : « Comment ces personnes qui touchent des salaires modestes pourront-elles ouvrir un compte, surtout lorsque les banques ne sont pas présentes partout dans le pays ? »

Pour Charles, retraité sans compte bancaire, le mécontentement est évident. « Avec seulement 100 000 francs CFA en banque, combien me restera-t-il après leurs prélèvements ? » Les inquiétudes sont palpables, et les commentaires variés. Certains redoutent les agios, d’autres voient l’opportunité d’une modernisation nécessaire.

Lire Aussi : RETOUR DE GUILLAUME SORO : UN SÉISME POLITIQUE EN PRÉPARATION EN CÔTE D’IVOIRE ?

Une décision irréversible

Malgré la résistance, le ministre du Budget, Charles Mba, affirme que la décision est irréversible. Car elle a été adoptée par la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac). Toutefois, il a tenu à rassurer en soulignant les avantages de la bancarisation.

Il s’agit entre autres de l’accès au crédit, d’une gestion améliorée de l’épargne et la facilitation des règlements. « Être bancarisé, c’est plutôt un avantage qu’un inconvénient. On peut accéder à du crédit, mieux gérer son épargne, mieux assurer ses règlements. La bancarisation est une bonne chose », a-t-il indiqué

Le Gabon, par cette mesure, cherche à moderniser sa gestion financière, désengorger le Trésor public et assurer la traçabilité totale des flux financiers. Un tournant inévitable pour certains, une source d’inquiétude pour d’autres, cette révolution bancaire promet de redéfinir le paysage financier gabonais. Cependant, les obstacles potentiels et les inquiétudes des citoyens soulèvent des questions sur la mise en œuvre pratique de cette réforme.

 

Sandrine A.

Previous

La question de la Palestine en Afrique : Entre solidarité et normalisation

Next

CAN 2024 en Côte d’ivoire : Un tournoi sans faille, une sécurité sans compromis ?

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Voir Aussi

Ne Manquez Pas

Pipeline Niger-Tchad-Cameroun : Un nouveau souffle pour l'exportation du pétrole nigérien

Pipeline Niger-Tchad-Cameroun : Un nouveau souffle pour l’exportation du pétrole nigérien

Investigateur Africain

Le projet de relier les champs de pétrole d’Agadem au pipeline tchadien de Doba a refait surface, apportant une lueur d’espoir pour l’exportation du brut nigérien. Cette initiative s’inscrit dans une dynamique relancée par la Sonidep lors du lancement de ses activités amont le 22 juin dernier. Le ministre nigérien du Pétrole, Mahaman Moustapha Barké, […]

Le général Tiani dresse son bilan un an après le Coup d'État

Un an de transition au Niger : Le discours du Général Tiani passé au crible

Investigateur Africain

Cela fait tout juste un an ce vendredi 26 juillet que la junte militaire du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) a pris le pouvoir au Niger, renversant le président démocratiquement élu Mohamed Bazoum. Pour marquer cet anniversaire, le général Tiani Abdourahamane, président du CNSP, a prononcé un discours jeudi soir sur […]

armes au Soudan : Amnesty International exige un embargo total

Armes au Soudan : Amnesty International exige un embargo total

Investigateur Africain

Alors que le pays est dévasté par un conflit sanglant entre généraux rivaux depuis le 15 avril 2023, Amnesty International a lancé un appel urgent à l’ONU pour étendre l’embargo sur les armes à tout le Soudan. Un rapport accablant publié le 25 juillet 2024 révèle que des armes continuent d’affluer malgré les restrictions, exacerbant […]