Au Tchad, une situation de crise se profile alors que les magistrats du pays sont en grève et refusent catégoriquement d’être réquisitionnés par les autorités. Ils réclament notamment de meilleures conditions de travail et une véritable indépendance du pouvoir judiciaire. Cette situation tendue met en évidence les profonds désaccords entre les magistrats grévistes et le gouvernement, créant ainsi des perturbations majeures dans le système judiciaire du pays.
Alors que les négociations restent au point mort, les magistrats grévistes demeurent fermes dans leur position, défiant toute tentative de réquisition. Cette impasse soulève des préoccupations quant à l’état de l’indépendance judiciaire et met en évidence les tensions persistantes entre le pouvoir exécutif et le système judiciaire au Tchad.
Des magistrats grévistes tenaces
Face à cette grève qui perdure, le 10 juillet dernier, le ministre de la Justice a émis un arrêté ordonnant la réquisition des magistrats afin d’assurer la continuité du service. Cependant, cette décision a été rejetée par les magistrats grévistes qui ont catégoriquement refusé de se plier à cette réquisition, comme le souligne Abdoulaye Bono Kono, vice-président du syndicat des magistrats.
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« Nous avons boudé cet arrêté parce que nous ne sommes pas allés en grève par de gaieté de cœur. Nous ne sommes pas allés en grève pour aller en grève ». Il déplore surtout le fait que cet arrêté est incorrect, vicieux, entaché d’erreurs, et qu’il fallait plutôt penser à réquisitionner des magistrats nommément.
« Aujourd’hui, ils se contentent de réquisitionner les magistrats alors que les dispositions de l’article 37 de l’ordonnance 7, portant sur l’organisation du fonctionnement du corps de la magistrature, disent clairement que les magistrats ne peuvent, en-dehors de leurs fonctions, être requis pour d’autres services que le service militaire », a-t-il expliqué.
Sandrine A.