Au Sénégal tout comme en France se prendront ce jeudi 16 mars 2023 de grandes décisions. Celles-ci auront assurément de grandes incidences sur la stabilité sociale, politique et même économique de ces pays. Que se passera-t-il au cours de cette journée ? Va-t-on basculer dans un nouveau chao avec des manifestations et tensions continuelles dans les rues ? Les interrogations se font criardes ici ou là sur les enjeux.
Dans le pays de Macky Sall, ce 16 mars, Ousmane Sonko, le leader du Pastef et figure majeure de l’opposition sénégalaise est attendu au tribunal correctionnel de Dakar. Il est accusé d’avoir diffamé Mame Mbaye Niang, le ministre du Tourisme, sur le motif d’un prétendu détournement de fonds. Malheureusement, à quelques mois de la présidentielle de 2024 l’opposant Sonko joue son avenir politique.
Au pays d’Emmanuel Macron, les enjeux sont aussi tout important. En effet, la réforme des retraites, a été soumise dans la matinée au vote du Sénat qui sans surprise l’a adopté. A l’Assemblée nationale qu’en serait-il ? Les présidents Maky Sall et Macron vont-ils pouvoir maintenir paix et sécurité dans leurs pays ? Le suspense reste de mise sur ce jeudi rouge.
Des risques de violences et un sérieux blocage politique
Pour Ousmane Sonko, l’issue de ce procès pour diffamation intenté par Mame Mbaye Niang contre lui, serait révélateur. Car il pourrait entraver sa carrière politique. Ceci dans la mesure où une condamnation subvenait, sa candidature pour la prochaine présidentielle serait menacée. Selon les textes électoraux sénégalais, il serait inéligible s’il est condamné à plus de trois mois d’emprisonnement ferme ou à plus de six mois avec sursis dans l’un de ces dossiers en cours contre lui.
Il est également évident de ressortir qu’en cas de condamnation de l’opposant, le pays pourrait s’embraser à nouveau. Rappelons qu’en mars 2021, la convocation d’Ousmane Sonko dans le cadre de l’affaire Adji Sarr avait déclenché de violentes manifestations. Ces dernières ont été violemment réprimées par les forces de l’ordre, et ont fait quatorze morts et ébranlé le pouvoir du chef de l’État sénégalais.
Notons aussi que ces derniers jours des manifestations ont eu lieu à Mbacke, Saint-Louis, Ziguinchor, Bignona, Podor, Thiès, ou encore à Dakar. Les manifestants de l’opposition dénoncent surtout une instrumentalisation de la justice par le parti au pouvoir.
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Une légitimité vacillante au parlement à voir les enjeux
Selon Nathalie Saint-Cricq, journaliste, plusieurs enjeux sont prévisibles. C’est-à-dire que si le texte faisait l’objet d’un vote à l’Assemblée et n’était pas adopté, il serait difficile pour le président Macron de même que le gouvernement de continuer leur marche. Ceci dit qu’on se dirigerait « vers une dissolution » de l’hémicycle.
Dans la seconde hypothèse, si le gouvernement finissait par avoir recours à l’article 49.3 pour faire passer son texte à l’Assemblée, cela prouverait en revanche que le gouvernement « n’est pas capable d’avoir la légitimité du Parlement ». Ce qui va confirmer la mauvaise posture.
Et comme on pouvait s’y attendre le président Macron a choisi d’engager l’article 49.3 de la Constitution. Par conséquent, de nombreux rassemblements s’organisent ce jeudi soir 16 mars dans tout le département de Loire-Atlantique, à l’appel de l’intersyndicale.
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