À partir d’avril 2025, la Namibie modifiera sa politique de visa pour les citoyens de trente États qui n’avaient jusqu’à présent pas besoin de visa pour des séjours de courte durée. Parmi ces pays figurent des destinations européennes clés telles que l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni, des nations dont les citoyens représentent une part importante des visiteurs en Namibie. Cette décision, motivée par des préoccupations de réciprocité, vise à résoudre un déséquilibre perçu dans le traitement des demandes de visa entre la Namibie et ces pays.
Le gouvernement namibien justifie ce changement de politique de visa par la nécessité de garantir une équité dans les relations diplomatiques. Il est aussi question de faciliter les procédures pour les citoyens namibiens qui rencontrent des difficultés pour obtenir des visas pour ces destinations. Cependant, la nouvelle politique de visa laisse entrevoir des inquiétudes au sein du secteur touristique, qui craint des répercussions économiques importantes.
Une nouvelle politique de visa mais des répercussions potentielles sur le tourisme
Le secteur du tourisme joue un rôle crucial dans l’économie namibienne, contribuant à hauteur de 7% du PIB et représentant environ 8% des emplois dans le pays. Cette décision de changement de politique visa pourrait entraîner une diminution du nombre de visiteurs en raison des frictions supplémentaires introduites par la nécessité de visas, soulignent des experts comme Eben de Klerk de la « Economy Policy Research Association » (EPRA). Les frais supplémentaires d’environ 80 euros pour l’obtention d’un visa à l’arrivée pourraient décourager certains voyageurs, en particulier les familles et les touristes individuels.
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Malgré ces préoccupations, certains acteurs du secteur, comme Delphin Ilunga, président de l’association des tours opérateurs et safaris namibiens (TASA), minimisent l’impact potentiel de cette mesure. Selon lui, le caractère unique du produit touristique namibien pourrait atténuer les effets négatifs. « Bien que cela puisse affecter les familles, nous pensons que l’impact global sera limité, surtout pour les voyageurs individuels et les circuits de groupe », explique-t-il. Il ajoute que la singularité des expériences offertes par la Namibie pourrait compenser le coût supplémentaire pour les visiteurs motivés.
Bien que le gouvernement namibien cherche à équilibrer les conditions d’entrée pour les voyageurs internationaux et à protéger les intérêts des citoyens namibiens, la nouvelle politique de visa fait émerger des questions sur ses implications pour le secteur du tourisme. L’équilibre entre la justice diplomatique et les besoins économiques locaux sera crucial pour évaluer les effets à long terme de cette mesure.
Sandrine A.