vendredi, juillet 26 2024

Contre les récentes sanctions de la Cédéao, les réactions des autorités de la transition malienne se font multiples. Elles entendent surtout ne pas se soumettre à un quelconque diktat extérieur. Alors les populations sont appelées à la résistance. Toutefois une petite brèche est laissée pour un éventuel dialogue pouvant permettre une décrispation des tensions.

A l’issue du sommet extraordinaire de dimanche dernier, les dirigeants ouest-africains de la Cédéao ont décidé une série de sanctions contre le Mali. Il s’agit notamment de la mise du Mali sous embargo avec la fermeture des frontières aériennes et terrestres. Plusieurs avoirs du pays ont également été gelés. Autant de mesures qui ne sont pas sans impact sur l’économie malienne. Pour le colonel Assimi Goita, il est ici question d’un diktat extérieur qui ne peut être accepté. La souveraineté et les réalités du Mali doivent être prises en compte.

Les sanctions de la Cédéao, un complot bien orchestré

Selon Jeamille Bittar, porte-parole du mouvement M5 RFP, les sanctions de la Cédéao sont à déplorer. Car dit-il, des mains noirs y ont joué un rôle fondamental. C’est-à-dire que l’organisation sous régionale a été instrumentalisée par des puissances extrarégionales. En clair un diktat extérieur contre le Mali. « Pour moi, cela constitue en soi, certainement, un complot mûrement réfléchi à l’endroit de notre pays », a-t-il affirmé.

« Je vais indexer la France, parce que je me souviens encore que la ministre française de la Défense avait déclaré que la France utilisera tous les moyens, y compris l’aide de la Cédéao. Parce que l’échec cuisant de la France sur le territoire malien en témoigne le retrait des forces françaises et aujourd’hui le fait qu’il y a une agitation, sinon une irritation au niveau international au sujet de la présence de forces russes en République du Mali », a expliqué Jeamille Bittar.

Sur cette base, il sera donc très difficile pour le Mali de se plier aisément à la volonté des puissances étrangères qui symbolise un diktat extérieur.

Lire aussi: SANCTIONS DE LA CÉDÉAO : LES MALIENS S’ATTENDENT À DES SEMAINES DIFFICILES SUR LE PLAN ÉCONOMIQUE

Non au diktat extérieur

«Nous disons non au diktat. Nous sommes un peuple fier et un peuple digne », a rappelé le président du MCATT, (Mouvement citoyen pour l’alternance, le travail et la transparence). Poursuivant dans la même veine, il est reproché à la Cédéao, sa grande inaction de par le passé. Son mutisme sur plusieurs questions cruciales a accouché du maintien au pouvoir de certains chefs d’Etats. Par conséquent, l’instance sous régionale n’est pas bien placée pour donner des leçons en matière de démocratie. Il s’agit là simplement d’un diktat extérieur.

« Quand Alassane Dramane Ouattara arrive à faire un troisième mandat et qu’il est applaudi par ses pairs complices et même éventuellement la France et qu’il a torpillé, justement, la Constitution… La Cédéao était où ? Vous pensez qu’on peut nous faire des leçons de démocratie, aujourd’hui ? Quand c’est la France qui vient déloger Laurent Gbagbo pour qu’Alassane puisse venir au pouvoir… Vous pensez que c’est cela, la démocratie », a interpellé Jeamille Bittar.

Alors, s’il est un point crucial qui doit retenir l’attention de tous les acteurs impliqués dans cette crise malienne, c’est l’exigence d’un dialogue constructif. La voie des sanctions ne feront que détériorer la situation.

Lire aussi: SANCTIONS CONTRE LE MALI: LA JUNTE AU POUVOIR SE BRAQUE

 

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