samedi, juillet 27 2024

Au lendemain du sommet extraordinaire de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), du dimanche 9 janvier à Accra, c’est l’inquiétude chez les maliens. Et pour cause, les nombreuses sanctions de la Cédéao infligées au Mali. Les populations craignent donc de se retrouver dans les jours à venir au bord du précipice.

Soulignons que l’idée de prolongation de la transition à cinq ans a été très mal perçue par les dirigeants ouest africains. Ces derniers voient en cette démarche du colonel Assimi Goita, un stratagème pour perdurer au pouvoir. Ce qui ne convient pas avec la tournure que devait prendre la transition malienne. C’est-à-dire l’aboutissement à des élections inclusives, libres, crédibles, et transparentes le 22 février prochain.

Les sanctions de la Cédéao, un nouveau calvaire pour les maliens

Pour de nombreux maliens, ces récentes sanctions de la Cédéao sont injustes, surtout quand on prend en compte la situation déjà très difficile du Mali. De plus, il serait très déroutant pour le pays de survivre à cette autarcie politique et économique qui pointe son nez. Et par-dessus tout, les populations ne devraient pas être victimes des fautes ou manquements de leurs dirigeants.

« S’ils n’arrivent pas à organiser les élections, vraiment c’est leur faute ; mais sanctionner le peuple malien à cause de leurs dirigeants qui n’ont pas été élus par le peuple, c’est vraiment regrettable. La sanction que nous pouvons comprendre, c’est le rappel des ambassadeurs, le gel des avoirs des dirigeants », a affirmé pour sa part, Aboubacar Sangaré, membre du bureau politique du Sadi.

Autre point inquiétant, ces sanctions de la Cédéao au lieu de mettre fin à la crise malienne pourraient l’empirer si la tactique employée ne produit pas les effets escomptés. C’est dans cette logique que s’inscrit Nouhoum Sarr, membre du Conseil national de la transition.
« Les chefs d’État de la Cédéao ont préféré tourner le dos à leurs frères. Cette organisation n’est plus une organisation des peuples mais plutôt de chefs d’État à la solde de l’étranger. La crise que vit notre pays est d’une complexité extraordinaire. C’est ce que les chefs d’État doivent chercher le plus à comprendre », a-t-il souligné.

Une préparation à toute épreuve

Malgré le fait que les sanctions de la Cédéao soient assez lourdes à porter pour le pays, la junte se montre rassurante. Elle se dit prête à surmonter avec brio toutes les difficultés à venir.

« Le gouvernement du Mali tient à rassurer l’opinion nationale que des dispositions ont été prises pour assurer l’approvisionnement normal du pays par tous les moyens appropriés », a annoncé Abdoulaye Maiga, le porte-parole du gouvernement. Souleymane Konaté, le secrétaire général du Collectif national des acteurs des marchés du Mali, a lui aussi foi en d’autres alternatives permettant de surmonter cette mauvaise passe.

« Nous disons au peuple malien de rester serein, même si nos marchandises sont entre l’Europe, les États-Unis, le Golfe, Dakar, Conakry ou Abidjan. Nous sommes prêts psychologiquement et nous sommes prêts économiquement ». Et de poursuivre « Il y a toujours un plan B ».

Lire aussi: SANCTIONS CONTRE LE MALI: LA JUNTE AU POUVOIR SE BRAQUE 

El Professor

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