samedi, avril 27 2024

Pour pousser la junte à revoir sa copie en ce qui concerne la prolongation de la transition, des fermes sanctions contre le Mali ont été prises. Celles-ci émanent aussi bien de l’Union monétaire ouest-africaine (UEMOA) que de la Cédéao. Tous reprochent aux autorités en place leur désir de se maintenir au pouvoir au-delà du délai initial prévu.

C’est-à-dire, le défaut de garantie liée à l’organisation des prochaines élections 5 ans plus tard en lieu et place du 27 février 2022. Mais la pilule a du mal à passer auprès des chefs d’Etats de la sous-région ouest africaine. Le colonel Assimi Goita et les siens vont-ils céder à cette forte pression exercée par ses partenaires internationaux ? Combien de temps la population pourrait-elle tenir face à ces nouvelles sanctions contre le Mali. Tout compte fait, un message fort est passé à l’endroit des autres gouvernements de transition.

Un échec de la transition

A l’issue du sommet extraordinaire de la Cédéao dimanche dernier à Accra, un constat était évident. C’est celui d’un échec cuisant de la transition malienne, en ce sens que le délai butoir fixé pour un retour à l’ordre constitutionnel n’a pu être respecté. Ce qui traduit une certaine volonté des autorités de la transition à maintenir une conduite qui leur est propre. Ce que ne peut tolérer la Cédéao.

Alors prendre de nouvelles sanctions contre le Mali, étaient nécessaires pour redresser la barque avant qu’elle ne chavire. Accepter de manière quelconque, le chronogramme proposé par le Mali aurait été une grave erreur pour l’organisation sous régionale qui se trouve déjà dans une mauvaise posture.

Une série de sanctions contre le Mali

Même si des démarches de couloirs ont été entreprises par les autorités maliennes pour convaincre du bien-fondé de leur proposition, l’idée de prolongation fait couler beaucoup d’encre. La revue à la baisse de cinq à quatre ans n’a rien changé à la position des chefs d’Etats ouest africains. Ils estiment que la junte malienne est allée trop loin sur ce coup.

En guise de sanctions contre le Mali, a été décidé, le retrait des ambassadeurs de tous les pays membres de la Cédéao. Les frontières entre le Mali et les États membres de la Cédéao sont appelées à fermer. Les transactions avec Bamako seront aussi suspendues et les aides financières coupées.

Un autre coup dur est le gel des actifs et des avoirs de la République du Mali dans toutes les banques centrales des pays membres de la Cédéao. Les avoirs du gouvernement et des entreprises d’États maliens dans toutes les banques commerciales de la Cédéao ne sont pas eux aussi épargnés.

Une riposte imminente

Face à cette série de sanctions contre le Mali, les autorités dénoncent plutôt une démarche illégale et illégitime. « Le gouvernement du Mali condamne énergiquement ces sanctions illégales et illégitimes prises par l’UEMOA et la CEDEAO, organisations pourtant fondées sur la solidarité et l’idéal panafricain, curieusement au moment où les Forces armées Maliennes engagent des résultats spectaculaires dans la lutte contre le terrorisme, ce qui n’était pas arrivé depuis plus d’une décennie », a déclaré le colonel Abdoulaye Maiga, porte-parole du gouvernement.

Une nouvelle bataille est apparemment lancée et pourrait bien se poursuivre un moment encore. La junte au pouvoir est disposée à en découdre avec ceux qui s’opposent à sa volonté. « Dans les heures à venir le gouvernement du Mali prendra toutes les mesures nécessaires en vue de riposter à ces sanctions malencontreuses », pouvait-on lire sur le communiqué du gouvernement de la transition.

Lire aussi: SITUATION POLITIQUE AU MALI: LA PILULE DES 5 ANS DE TRANSITION PASSERA-T-ELLE ? 

 

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