C’est une décision inattendue qui bouleverse la compétition, un coup de tonnerre pour le football africain. La Côte d’Ivoire, qui devait organiser la Coupe d’Afrique des Nations (CAN U20) en avril 2025, a officiellement renoncé à cet honneur. La Confédération africaine de football (CAF) a rapidement réagi en attribuant l’organisation à l’Égypte. Une décision qui modifie non seulement l’équilibre du tournoi, mais qui prive également la sélection ivoirienne, initialement qualifiée en tant que pays hôte, d’une précieuse opportunité de se mesurer à l’élite continentale.
Quelles sont les raisons sous-jacentes de cette volte-face ? Officiellement, la Fédération ivoirienne de football (FIF) et le gouvernement évoquent des « circonstances imprévues », mais aucune explication détaillée n’a été fournie. Cette décision, prise quelques semaines seulement avant le début du tournoi de la CAN U20, montrent en effet les défis organisationnels et politiques qui entourent le football en Afrique.
Un désistement aux répercussions sportives et politiques
L’un des impacts immédiats de ce retrait pour la CAN U20 est l’élimination automatique de l’équipe ivoirienne, qui avait bénéficié d’une qualification automatique en tant que pays organisateur. Pour les jeunes joueurs, cette annonce est un véritable coup dur, notamment après plusieurs mois de préparation intensive. Le sélectionneur Younès Zerdouk n’a pas caché sa déception, évoquant un « rêve qui s’envole » pour ses joueurs. Ce désistement prive donc la Côte d’Ivoire d’une vitrine sportive essentielle, dans un contexte où le football des jeunes est un véritable tremplin vers l’élite.
Lire Aussi : CAN 2025 : le tirage au sort des éliminatoires révèle des groupes pimentés
D’un point de vue institutionnel, cette situation met également en évidence certaines limites dans la gestion des compétitions sportives sur le continent. Après avoir brillamment organisé la CAN 2023, la Côte d’Ivoire semblait pourtant prête à accueillir un autre tournoi majeur. Ce revirement soudain pourrait ternir son image auprès des instances internationales et compromettre ses chances d’obtenir l’organisation d’autres compétitions à l’avenir.
L’Égypte à la rescousse de la CAN U20, mais une compétition fragilisée
Avec l’Égypte désormais aux commandes, la CAN U20 2025 pourra se tenir aux dates prévues, du 27 avril au 18 mai. Grâce à son infrastructure bien rodée et son expérience dans l’organisation de tournois de grande envergure, le pays des Pharaons représente une alternative solide. Cependant, cette transition précipitée ne sera pas sans défis. Adapter l’organisation en quelques semaines seulement, gérer les aspects logistiques et mobiliser les ressources nécessaires s’annoncent comme des tâches colossales pour la Fédération égyptienne de football (EFA).
Lire Aussi : Rachat de Tullow Oil et SMP Afrique : Le Gabon renforce son emprise sur l’or noir
Au-delà des aspects organisationnels, ce changement risque aussi de modifier la dynamique du tournoi. La Côte d’Ivoire, qui aurait pu bénéficier du soutien de son public pour créer une belle aventure, laisse place à un nouveau contexte où l’Égypte, pays hôte de substitution, pourrait tirer parti de cet avantage. Ce bouleversement pourrait également impacter le niveau de la compétition, avec une absence remarquée des Éléphanteaux.
Un revers pour la Côte d’Ivoire, un défi pour la CAF
Le retrait de la Côte d’Ivoire de l’organisation de la CAN U20 illustre une fois de plus les défis de gouvernance et de planification des événements sportifs sur le continent. Si l’Égypte assure une transition rapide, cette situation met en lumière le besoin de structures plus solides pour garantir la pérennité des engagements pris par les fédérations et les États. Pour la Côte d’Ivoire, ce désistement est une occasion manquée de consolider son statut de nation phare du football africain.
Derrière ce renoncement, c’est l’image d’un football africain parfois fragile, soumis à des aléas politiques et économiques, qui se dessine. Une leçon à retenir pour l’avenir, afin que l’organisation des compétitions sportives ne soit plus sujette à des revirements de dernière minute.
Tony A.