Après son coup d’Etat du 25 octobre, le général Burhan a apparemment du mal à tenir ferme sa barque. La cacophonie et les improvisations, ont pris le dessus dans son camp. La libération puis l’arrestation à nouveau des anciennes figures du régime d’Omar el-Béchir le dimanche dernier, témoignent à suffisance des tensions actuelles.
Malgré la violente répression des militaires, les soudanais sont toujours hostiles au coup de force du général Burhan. Ils sont déterminés à faire tout leur possible pour empêcher les putschistes de se maintenir au pouvoir. Les intimidations ou tirs à balles réelles des militaires ne semblent pas refroidir leur ardeur à restaurer la transition. Le bilan provisoire des manifestations du weekend dernier fait état d’une centaine de blessés et trois morts d’après un syndicat de médecins.
Le général Burhan embarrassé
Pour, le général Burhan, le renversement du gouvernement dirigé par le Premier ministre Abdallah Hamdok était nécessaire. Il se justifiait par l’idée d’une rectification du cours de la révolution soudanaise. Mais au vue des circonstances actuelles, il semblerait que cet argument soit dépassé. Sa connivence avec les anciens du régime El Béchir, témoigne de la fragilité de son pouvoir. Et naturellement son image en prend un coup.
La bévue qu’est la courte libération de certains hommes forts de l’ancien président Béchir, ne l’arrange pas non plus. La forte pression de la communauté internationale et l’intransigeance de la rue semblent aussi anéantir ses prévisions. Ce qui le met de toute évidence dans une position inconfortable.
« Si Burhan se rapproche des membres du parti islamiste de Béchir, c’est au risque de se brouiller avec ses alliés égyptiens et émirati. Il est dans une position très difficile », a indiqué la chercheure Kholood Khair.
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Plus de militaires au pouvoir
Quelle serait l’issue de cette nouvelle crise soudanaise ? Pour l’instant difficile de la prédire. Les efforts du général Burhan pour se trouver un nouveau Premier ministre n’accouche pas d’excellents résultats. Les populations quant à elles maintiennent leur mot d’ordre qu’est celui de ne point accepter se soumettre à l’autorité des militaires. Alors l’avenir s’annonce toujours inquiétant.
Les négociations visant à faire revenir Abdallah Hamdok comme premier ministre sous la coupole des militaires, n’ont pas elles aussi abouties. Le partage, une nouvelle fois du pouvoir entre civils et militaires est difficile à accepter pour les populations. Elles ne souhaitent en aucun cas revenir sous une quelconque dictature.
Parmi les personnalités de l’ancien régime libérées puis arrêtées, figurent Mohamed Hamid Tabidi et le général Al-Shazly Hamed Al-Madeh, anciens cadres de l’armée et des services de renseignement. Le représentant du Parti du congrès national et ministre des Affaires étrangères sous el-Béchir, est aussi concerné Ghandour.
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