La Centrafrique est en deuil. Le pays est plongé dans la consternation après le décès d’au moins 29 lycéens lors d’une bousculade meurtrière survenue au lycée Barthélémy Boganda de Bangui, pendant les épreuves du baccalauréat. L’explosion soudaine d’un transformateur électrique à proximité de l’établissement a déclenché un mouvement de panique, provoquant une tragédie d’une rare violence.
Le président Faustin-Archange Touadéra a décrété trois jours de deuil national, alors que le Premier ministre s’est rendu au chevet des blessés. Témoignages poignants, mobilisation sanitaire d’urgence, et interrogations sur les responsabilités. Ce drame au lycée Barthélémy Boganda expose les défaillances systémiques du secteur éducatif et des infrastructures publiques.
Défaillances structurelles au lycée Barthélémy Boganda
Au cœur de ce drame, l’explosion d’un transformateur électrique interpelle sur l’état alarmant des infrastructures dans les établissements scolaires centrafricains. L’installation vétuste, mal entretenue, a été à l’origine d’une panique collective incontrôlable dans une enceinte bondée. Le lycée Barthélémy Boganda, comme tant d’autres établissements publics, souffre d’un sous-investissement chronique et d’un manque criant de dispositifs de sécurité.
L’absence de protocoles de gestion de crise, l’insuffisance de personnel encadrant et les conditions précaires dans lesquelles se tiennent les examens nationaux contribuent à cette fragilité. Le drame au lycée Barthélémy Boganda de Bangui souligne également l’inadéquation entre l’augmentation des effectifs scolaires et la capacité d’accueil des infrastructures. La question n’est pas seulement sécuritaire, elle est aussi symbolique d’un système éducatif à bout de souffle.
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Douleur collective et urgence de réforme
Les familles endeuillées, comme Valérie Namsona, mère d’une élève grièvement blessée, expriment un sentiment d’abandon, entre colère et désespoir. Les autorités ont promis une enquête pour faire toute la lumière sur les responsabilités, mais au-delà des mots, l’opinion publique attend des réformes concrètes. La jeunesse centrafricaine, censée incarner l’avenir, paie ici le prix fort de l’indifférence institutionnelle.
Sur le plan sanitaire, l’hôpital communautaire de Bangui a fait face à un afflux massif de blessés, révélant la résilience du personnel médical, mais aussi les limites du système hospitalier en termes de capacités, d’équipement et de préparation aux urgences de masse. Si les autorités réagissent avec empathie, l’attente d’actions structurelles est forte.
Plus qu’un simple accident, cette tragédie renvoie à une réalité douloureuse. La jeunesse centrafricaine évolue dans un environnement où les failles du système éducatif et des infrastructures publiques peuvent lui coûter la vie. Le deuil national doit être un point de bascule, non seulement pour honorer la mémoire des victimes, mais surtout pour refonder les priorités de l’État. Ce drame doit être le dernier signal d’alarme avant un véritable sursaut national.
Tony A.