Depuis quelques heures, « Pandora Papers », est la rocambolesque affaire qui fait la une des médias nationaux et internationaux. Et parmi les illustres personnalités concernées en Afrique, figure le Premier Ministre ivoirien Patrick Achi. Des soupçons d’évasion fiscales pèsent contre sa personne. Ce scandale survient dans un moment délicat ou plusieurs gouvernements luttent avec insistance pour une plus grande transparence financière.
Le franco-ivoirien figure dans la liste de l’enquête menée par l’International Consortium of Investigative Journalists (ICIJ) qui, au terme de deux ans d’investigation, a publié, dimanche 3 octobre 2021, un nouveau dossier sur l’évasion fiscale touchant des hommes de pouvoir. Sur le contient africain, ils sont en tout 43 politiques africains dont le président Kenyan, Uhuru Kenyatta à être mis en cause.
Patrick Achi éclaboussé par les « Pandora Papers »
Avant de distiller ses vérités, les Pandora Papers s’appuient sur plusieurs documents importants, soit près de 12 millions. Ceux-ci ont été obtenus auprès de 14 sociétés de services financiers installés dans des paradis fiscaux. Les Pandora Papers révèlent que des responsables politiques, des milliardaires et des célébrités ont par le truchement des sociétés offshore dissimulé des avoirs et des transactions, à des fins d’évasion fiscale.
Selon les découvertes de l’enquête Pandora Papers, le ministre ivoirien a été épinglé dans une affaire de contrôle qui remonte à 2006. En effet, en 1996, alors qu’il était entrepreneur et consultant en stratégie, Patrick Achi a créé à Abidjan la société «Stratégie et Management Consultants». Avec elle Patrick Achi a travaillé pour de nombreux clients privés ou publics en Côte d’Ivoire, dans le respect de ses obligations légales, fiscales et sociales.
Plus tard en 1998, une société a été immatriculée à l’étranger pour le compte de l’entrepreneur d’antan, et ce, dans la perspective de missions à l’international susceptibles de découler de son activité de consultant.
Aucune transaction illicite révélée pour le moment
La société immatriculée en 1998 à l’étranger par Patrick Achi a-t-elle servi à couvrir des affaires délictueuses, à détourner des fonds publics ou à échapper au fisc ivoirien, comme le laisse penser cette enquête ? Même s’il est cité dans les Pandora Papers, aucune transaction illicite ou irrégulière n’a pour l’instant été révélée par l’enquête. Selon la primature ivoirienne la société en question « n’a jamais eu aucune activité ».
« Cette société n’a jamais servi de support à la moindre évasion fiscale, à la moindre transaction illicite, au moindre détournement de fonds publics, à la moindre activité illégale », ajoute-t-on. La société en question a été cédée en 2006, précise la primature ivoirienne. Notons que le premier ministre Patrick Achi est pour le moment le seul ivoirien du dossier Pandora Papers sur les 35 personnalités citées.
Soulignons-le, les Panama Papers désignent la fuite de plus de 11,5 millions de documents confidentiels issus du cabinet d’avocats panaméen Mossack Fonseca, détaillant des informations sur plus de 214 000 sociétés offshore ainsi que les noms des actionnaires de ces sociétés.
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Bernard A.