Présidentielle en Côte d’Ivoire : Soro dénonce un « anéantissement de la démocratie », après le rejet de sa candidature
Le rejet de la candidature de Soro secoue la scène politique ivoirienne. En Côte d’Ivoire, le Conseil constitutionnel a officialisé, lundi, la liste définitive des candidats retenus pour la présidentielle à venir. Sans surprise, les juges ont rejeté les candidatures de Laurent Gbagbo et Guillaume Soro. L’ancien chef d’Etat et l’ex-patron de la rébellion sont jugés inéligibles. En cause, une condamnation à 20 ans prison, dont ils font l’objet. Laquelle condamnation a valu la radiation de leurs noms de la liste électorale.
Ils étaient 45 à déposer leurs dossiers de candidature pour l’élection présidentielle prochaine. Finalement, le Conseil constitutionnel en a retenus 4 y compris le rejet de la candidature de Soro. Il s’agit de l’ex chef d’Etat, Henri konan Bédié, du président sortant, Alassane Ouattara. Également, la candidature de l’ex-premier ministre de Laurent Gbagbo, Affi N’guessan, et celle de Kouadio konan Bertin (indépendant), sont retenues.
Hormis celles de Gbagbo et Soro, les autres candidatures rejetées souffrent soit de parrainage ou de caution de 50 millions exigée. Sont concernés par les défauts de parrainage, les candidatures de Marcel Tanoh, Albert Mabri Toikeuse, Gnamien Konan et Mamadou Koulibaly. Il leur fallait au moins 1% de l’électorat dans au moins 17 régions.
Le rejet de la candidature de Soro
Comme on pouvait s’y attendre, la décision du Conseil constitutionnel de rendre inéligible certaines figures de l’opposition, passe très mal. Le rejet de la candidature de Soro change la donne. Le premier à réagir n’est tout autre que Guillaume Soro, ex-président de l’Assemblée nationale. Ce dernier dénonce « vigoureusement (une) décision injuste et infondée ». « Je considère que c’est une décision inique, politiquement motivée, juridiquement boiteuse. Et qui s’inscrit dans une logique d’anéantissement de la démocratie et l’Etat de droit », a-t-il déclaré. C’est à travers un message publié sur Instagram et Tweeter.
A l’inverse, au niveau du PDCI-RDA, c’est la joie, après la validation du dossier de Henri Konan Bédié. « Le Conseil a validé ma candidature. Nous demeurons en ordre de marche pour la reconquête du pouvoir d’Etat et la reconstruction d’une Côte d’Ivoire réconciliée, unie et prospère », a déclaré le leader du plus vieux parti de Côte d’Ivoire. Le PDCI-RDA compte reprendre le pouvoir après l’avoir perdu en 1999 suite à un coup d’Etat du Général Robert Gei.
Compteur remis à zéro, pour Alassane Ouattara
En validant la candidature d’Alassane Ouattara, le Conseil constitutionnel met fin aux polémiques. Les juges estiment qu’étant donné que la Côte d’Ivoire est rentrée dans une nouvelle République, les compteurs deviennent nuls. En effet, Alassane Ouattara a fait adopter en 2016 une nouvelle constitution qui a conduit le pays dans une troisième République. De ce fait, les juges ont argumenté que les mandats antérieurs ne peuvent pas être pris en compte dans les calculs. Il s’agit des calculs du nombre de mandats autorisé à faire, selon la constitution ivoirienne.
Les juges n’ont donc pas été convaincus par les nombreuses argumentations de l’opposition et de la société civile. Ceux-ci pensent que le Président Alassane Ouattara ne peut pas être autorisé à briguer un troisième mandat. Il est tout à fait évident que les autres partis vont se prononcer dans les toutes prochaines heures. Cependant, la décision du conseil constitutionnel reste irrévocable. Le rejet de la candidature de Soro reste la surprise pour ces élections à venir. Le premier tour du scrutin est prévu pour le 31 octobre prochain. Il opposera les 4 candidats retenus.