Le Niger et l’Algérie intensifient leur coopération dans le secteur des hydrocarbures, avec un accent particulier sur le pétrole et le gaz. Le week-end dernier, Sahabi Oumarou, ministre nigérien du Pétrole, s’est rendu à Alger pour rencontrer son homologue algérien, Mohamed Arkab. Cette visite, la deuxième en quelques semaines, témoigne de la montée en puissance des relations bilatérales dans le domaine énergétique.
Ensemble, les deux pays travaillent sur des projets clés d’hydrocarbures, notamment l’exploitation du champ pétrolier de Kafra et le gazoduc transsaharien (TSGP), dans une dynamique qui pourrait redéfinir leur position dans l’exportation des ressources énergétiques africaines. Le renforcement de la coopération entre l’Algérie et le Niger autour des hydrocarbures montre que les deux pays ont compris l’importance de mutualiser leurs efforts pour exploiter pleinement leur potentiel énergétique.
Le projet Kafra : un partenariat stratégique dans les hydrocarbures
L’un des principaux points abordés lors de cette rencontre était l’exploitation du champ pétrolier de Kafra, situé à la frontière entre le Niger et l’Algérie. La compagnie pétrolière algérienne Sonatrach a décidé d’accélérer ses investissements dans cette zone stratégique riche en hydrocarbures, où deux puits ont déjà été forés. Ces infrastructures permettront au Niger d’augmenter sa production de 90 000 barils par jour, un développement crucial pour un pays qui cherche à maximiser ses revenus pétroliers.
L’intérêt pour le Niger est également d’améliorer ses capacités d’exportation, notamment en utilisant les installations algériennes pour accéder aux marchés internationaux. Cet accord pourrait ainsi non seulement renforcer la production nationale, mais aussi offrir au Niger une plateforme plus compétitive pour l’exportation de son pétrole. Ce partenariat illustre le rôle central que l’Algérie souhaite jouer en tant que plaque tournante énergétique pour la sous-région.
Lire Aussi : Législatives anticipées au Sénégal : Les partis politiques se réorganisent
Gazoduc transsaharien : un projet de portée continentale
Outre le pétrole, le projet de gazoduc transsaharien (TSGP), évoqué ce week-end, représente une autre grande ambition pour les deux nations. Long de 4 000 kilomètres, ce pipeline vise à transporter le gaz nigérian vers l’Europe en passant par le Niger et l’Algérie. Si ce projet a été initié il y a 15 ans, il prend désormais une nouvelle dimension dans le contexte géopolitique actuel, marqué par la volonté européenne de diversifier ses sources d’approvisionnement en gaz face à la dépendance au gaz russe.
Ce gazoduc, pour lequel un investissement de 13 milliards de dollars est nécessaire, pourrait être un tournant pour les trois pays impliqués – le Nigeria, le Niger et l’Algérie – en offrant des retombées économiques substantielles. Si aucune date précise n’a encore été avancée pour son achèvement, il est clair que ce projet, une fois finalisé, pourrait transformer l’Afrique en un acteur clé du marché énergétique mondial. Pour l’Europe, il s’agirait d’une opportunité stratégique pour sécuriser une nouvelle source d’approvisionnement en gaz, tandis que les pays africains bénéficieraient de la manne économique générée par cette infrastructure colossale.
En somme ce rapprochement illustre également la volonté commune des deux pays de peser davantage sur la scène internationale, en devenant des acteurs incontournables des marchés pétroliers et gaziers. Dans un contexte où la demande mondiale en hydrocarbures continue de croître, ce partenariat pourrait offrir des bénéfices considérables à long terme pour les deux pays, tout en renforçant leur position dans le secteur énergétique mondial.
Sandrine A.