Hamas-Israël: « cela va devenir totalement incontrôlable », prévient le professeur Souleymane Bachir Diagne
En ces moments où Israël prépare une opération terrestre d’ampleur en réponse à l’attaque meurtrière perpétrée par le Hamas le samedi 7 octobre, des grosses craintes se profilent à l’horizon. Cette inquiétude sur une instabilité sécuritaire grandissante dans cette partie du monde est exprimée par le philosophe sénégalais Souleymane Bachir Diagne, titulaire d’une chaire de philosophie à l’Université de Columbia à New York. A quand la fin de ce conflit Hamas-Israël ?
Depuis une dizaine de jours, le conflit israélo-palestinien a repris de plus belle avec la récente attaque du Hamas sur Israël. Cette dernière est résolue à en découdre coute que coute avec le Hamas. Alors des civils sont pris en engrenage dans cette spirale des violences des deux côtés.
La guerre Hamas-Israël, un drame insupportable
Pour le sénégalais Souleymane Bachir Diagne, qu’importe les raisons soutenues par les différents protagonistes, ce carnage n’a pas sa raison d’être. Car le conflit Hamas-Israël met la vie de nombreux innocents en péril. Et ce qui est difficile ces qu’a analyser le cours des évènements, l’arrêt des hostilités ce n’est pas pour sitôt. Ceci vu la terreur la plus absolue, des désastres absolument sans nom qui ont déjà eu lieu et, malheureusement, la perspective également des désastres à venir.
« Des jeunes, par exemple, qui étaient dans un festival et qui ont été massacrés alors qu’ils faisaient la fête, et qu’ils célébraient, semble-t-il, même la paix, cela a été insupportable. Et puis, d’un autre côté, on a l’image de Gaza sous les bombes aujourd’hui, avec des immeubles qui s’effondrent, et on peut sans difficultés imaginer toutes les vies qui sont soufflées. Tout cela, ce sont des images absolument terrifiantes que l’on vit tous de manière tout à fait traumatisante », déplore le philosophe.
Il s’inquiète profondément sur le fait que dans cette guerre Hamas-Israël, « le cynisme s’installe, qu’on considère que penser, se projeter dans un horizon d’humanité commune, se projeter dans la paix, ce soit de la naïveté, que cela nous amène à ricaner. Ce qui m’inquiète, c’est précisément qu’on s’installe dans une idéologie des tribus plutôt que de se projeter vers un horizon d’universalité. »
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Un conflit apparemment incontrôlable
Pour ce qui est de l’avenir de la rivalité Hamas-Israël, selon Souleymane Bachir Diagne, rien ne rassure. Tout pousse à croire que les choses iront de mal en pire. L’Iran en soutien à la Palestine menace en affirmant que le mouvement débuté en Palestine avancera et aboutira à une victoire complète pour les palestiniens. « C’est encore une perspective absolument terrifiante, parce que si ce conflit, qui est déjà atroce en lui-même, provoque un effet boule de neige, comme on pourrait l’appeler, cela va devenir totalement incontrôlable », craint-il déjà.
En ce qui concerne la position ou déclarations de nombreux gouvernements africains dans le conflit Hamas-Israël, une ligne commune et juste serait préférable. « Il faut éviter de faire en sorte que ce soit un ‘’mais ’’, parce qu’un ‘’ mais ’’, ça donne toujours l’impression qu’on passe très rapidement sur quelque chose sur quoi il faut s’arrêter… Il est bon que les États africains, de ce point de vue-là, l’aient dit et l’aient dit ensemble. Il ne faut pas en plus qu’ils ajoutent ce qu’ils ont ajouté, qui consiste à rappeler la nature de la cause palestinienne et la nature d’un combat pour que les droits des Palestiniens soient aussi reconnus à côté du droit d’Israël à l’existence », a-t-il exhorté.
Tony A.