Faire du Tchad un État fédéral, c’est ce à quoi convient quelques 300 intellectuels tchadiens. Ils espèrent ainsi apporter leur pièce à l’édifice de la reconstruction du Tchad. Pour accoucher leur proposition, ces cadres et membres de la société civile, se sont se sont réunis pendant trois jours à la fin de la semaine dernière à Ndjamena. C’était lors d’une Conférence internationale sur la forme de l’État.
Les militaires au pouvoir vont-ils être en phase avec ce projet d’Etat fédéral ? Quelles pourraient être les conséquences de ce remodelage ? Pour l’instant difficile de se prononcer avec certitude. Toutefois, le grand dialogue national inclusif, à venir s’annonce comme le cadre idéal de discussions et de décision de la nouvelle ligne qu’auront choisi les tchadiens.
L’état fédéral, une solution aux échecs dans tous les domaines
Selon, Baniara Yoyana, président de cette Conférence, la proposition des intellectuels tchadiens de faire du Tchad un État fédéral découle de plusieurs raisons. Depuis l’indépendance du Tchad, les différentes formes de gestion de l’État utilisées se sont soldées par des échecs. Alors, il est recommandé de mettre en application un nouveau système.
Concrètement, la décentralisation excessive n’a pas laissé beaucoup de liberté aux provinces. Le plus souvent, les populations à la base ne sont pas associées à la gestion de la chose publique. Les ressources sont également mal réparties, ce qui entraine un sérieux déséquilibre.
« Sur tous les plans, que ce soit économique, que ce soit social, rien n’a marché correctement. Il n’y a pas de justice, il n’y a pas de respect des biens publics… Il y a des citoyens qui se croient au-dessus des autres et qui commettent des actes qui ne sont pas réprimés, donc on est dans un pays où la sanction n’existe pas », a affirmé Baniara Yoyana.
Des risques de partition du pays
L’aventure nouvelle d’Etat fédéral au Tchad, suggère qu’un pouvoir central s’occupe du fédéral et les États fédérés s’occupent du social. Cela suppose que l’État fédéral s’occupera de l’économie, de la défense et de la diplomatie, tandis que les États fédérés s’occuperont du développement local.
Face à cette proposition, certains éprouvent des inquiétudes. Ils craignent un éclatement de l’état tchadien, surtout une partition du pays. Sur ce point, Baniara Yoyana se veut très rassurant. Il estime que c’est seulement la minorité qui s’accapare les richesses du pays qui craint de perdre ses avantages.
« Dans la mesure où une majorité veut la fédération, il n’y aura pas de partition », a précisé Baniara Yoyana. Et d’enchainer, « cette expérience, nous pensons qu’elle va nous permettre de vivre ensemble, sans se déchirer tous les jours comme on vit ça ».
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Sandrine A