vendredi, juillet 26 2024

A la contagion des coups d’Etat en Afrique, une fois de plus, le Soudan n’y a pas échappé. Dans la matinée de ce lundi, 25 octobre 2021, l’armée soudanaise a procédé à l’arrestation de plusieurs dirigeants civils de la transition. Parmi eux, figure le Premier ministre Abdallah Hamdok.

Ce coup d’Etat au Soudan survient après des semaines de mésententes entre les autorités militaires et civiles de transition. Les deux camps se disputent depuis un moment déjà le pouvoir. Après avoir rafé le pouvoir par la force, le général soudanais Abdel Fattah al-Burhan a annoncé la dissolution du Conseil de transition ainsi que du gouvernement. Une nouvelle équipe gouvernementale sera formée dans les prochains jours. Un état d’urgence est aussi décrété dans l’ensemble du pays.

Un énième coup d’Etat au Soudan

Ce coup d’Etat au Soudan n’est pas la première. Une tentative avait déjà eu lieu le 21 septembre dernier. Heureusement, il a été rapidement déjoué. Mais l’insatisfaction des militaires à l’égard du gouvernement des civils a conduit à ce énième coup d’Etat au Soudan. Les militaires reprochent surtout aux civils leur incapacité à apporter les résultats espérés.

L’annonce de ce nouveau coup d’Etat a poussé les populations à prendre d’assaut les rues de Khartoum. Comme on pouvait s’y attendre, les manifestants se sont heurtés à un important dispositif sécuritaire. Pour disperser les protestataires, l’armée aurait même tiré à balles réelles. Cette répression ne décourage pas pour autant les manifestants résolus à ne pas accepter ce coup d’Etat au Soudan.

« Nous n’accepterons pas de régime militaire et nous sommes prêts à sacrifier nos vies pour la transition démocratique », a laissé tout de même entendre un des manifestants. Pour l’heure, la connexion à internet a été coupée. Les routes et les ponts de la capitale sont occupés par les manifestants.

A lire aussi : INSTABILITÉ AU SOUDAN : LA TRANSITION AU BORD DU PRÉCIPICE 

Des réactions multiples

Suite à ce coup d’Etat, la communauté internationale n’a pas tardé à se faire entendre. Les réactions de condamnation de ce coup de force se multiplient par ci et là. Du côté de l’Union africaine (UA), Moussa Faki, président de la Commission appelle à une reprise immédiate du dialogue entre civils et militaires. Il se dit profondément consterné par la grave évolution de la situation au Soudan.

Les Etats-Unis tout comme l’Allemagne et l’Union européenne s’inscrivent également dans la même logique. Pour Volker Perthes, l’émissaire de l’ONU au Soudan, les arrestations des dirigeants civils sont « inacceptables ». Les différentes parties sont donc conviées à respecter l’accord de partage du pouvoir de transition établi en 2019.

« Les civils ne sont pas unis puisqu’il y a des civils aujourd’hui qui souhaitent un retour d’un gouvernement militaire parce qu’ils s’aperçoivent que leur sort ne s’est pas amélioré et qu’il y a vraiment un effondrement de la monnaie, avec une inflation de près de 400 % par an. La monnaie est un peu stabilisée maintenant mais elle a été fortement dévaluée », déplore Marc Lavergne, chercheur au CNRS.

A lire aussi: TRANSITION AU SOUDAN: AGGRAVATION DE LA BROUILLE ENTRE CIVILS ET MILITAIRES

 

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