Pour assurer une transition apaisée, les putschistes du Comité national du rassemblement et du développement (CNRD), ont initié des concertations inclusives en Guinée. Celles-ci ont pour objectif, de permettre à toutes les forces vives de la nation de s’impliquer activement dans l’érection d’une Guinée nouvelle.
L’annonce de ces concertations inclusives en Guinée a été faite via un communiqué du CNRD sur les médias. La rencontre qui aura lieu dans les prochains jours, implique la société civile, les chefs religieux, les partis politiques et même les représentants des compagnies minières.
Ces concertations inclusives en Guinée vont-elles véritablement contribuer à la décrispation de la situation sociopolitique dans le pays ? Les putschistes ont-ils les ressources suffisantes pour mener à bien ce processus ? Au-delà des garanties que tentent d’apporter le CNRD, les suspicions d’une militarisation du pouvoir demeurent.
Les concertations inclusives en Guinée, une aubaine
La page du président guinéen Alpha Condé étant définitivement tournée, il importe aux nouvelles autorités de décliner clairement leurs intentions quant à l’avenir du pays. C’est-à-dire conduire le pays vers un retour à l’ordre constitutionnel. Pour ce faire, les différentes forces vives du pays ne comptent pas rester en marge de cette occasion tant espérée.
Du côté du parti PADES, cette démarche du CNRD est vivement appréciable. « Conformément à ce que le chef de la junte a dit, il veut des concertations inclusives. Ce qui va dans le sens de l’apaisement dans notre pays », a exprimé, Ousmane Kaba, président du parti PADES.
Il est rejoint dans la même lancée par l’opposant Cellou Dalein Diallo qui lui aussi, assure participer à ces concertations inclusives en Guinée. Ce qui offre une crédibilité accrue aux démarches des putschistes. Plusieurs autres partis ou personnalités ont manifesté leur grand intérêt à cette rencontre d’envergure.
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Des intentions encore floues
Même si ces concertations inclusives en Guinée semblent par-dessus tout rassurer les uns, d’autres émettent encore des réserves. Ceux-ci pointent du doigt les failles dans le dispositif. De plus, le timing très serré ne permet pas aux différents acteurs impliqués de toucher les questions de fond. Ce qui sans doute aura des répercussions sur les résultats ou décisions issues de ces échanges.
« Je ne pense pas que le procédé va être vraiment efficace pour avoir des discussions sérieuses et concrètes, parce que quand on dit «partis politiques », il y en a tellement en Guinée, quand on dit « organisations de la société civile », c’est tellement vague, elles sont tellement nombreuses », a fait savoir Alseiny Sall.
Pour ce qui est des grandes lignes de la transition, il est encore difficile de cerner les intentions réelles du colonel Doumbouya. Depuis le coup d’Etat dimanche dernier, il n’a plus dit un mot. Tout porte à croire que la transition ne sera pas de courte durée comme les populations l’espèrent.
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