samedi, juillet 27 2024

Au Burkina Faso, depuis un certain temps, les appels aux meurtres se multiplient. Et la communauté minoritaire peule est la plus visée par ces appels à épuration ethnique. Cette dernière tire surtout sa source de la recrudescence des attaques terroristes dans le pays. Alors le jeudi 18 août dernier, le gouvernement burkinabè a vivement réagi.

Par le biais de son porte-parole, Lionel Bilgo, le gouvernement a vite fait de condamner et de mettre rapidement en garde contre ces appels aux meurtres. Par ailleurs, il est à noter que ces appels à épuration ethnique sont le plus souvent relayés sur les réseaux sociaux. Ces appels, passent le plus souvent sous forme d’enregistrements audio et sont postés principalement sur le réseau WhatsApp.

Des appels aux meurtres, une situation assez grave

Selon Lionel Bilgo, ces appels aux meurtres que le pays connait depuis un moment sont d’une gravité extrême. Vu que les messages en question incitent les populations « autochtones » à s’en prendre par le meurtre et des exactions aux Peuls de leur région. Ce qui n’est pas du tout acceptable quand on tient compte de la richesse et la diversité au Burkina Faso.

« Il est question d’appels directs et actifs au meurtre, à des tueries de masse, à l’épuration ethnique et à la sédition : le ton et les mots utilisés donnent froid dans le dos et témoignent de la gravité de la situation », a indiqué Lionel Bilgo. Il exhorte donc les concitoyens à ne pas se laisser prendre au piège en tombant dans l’amalgame. C’est-à-dire à réduire la communauté peule à des groupes terroristes.

Lire aussi : CARNAGE AU BURKINA FASO : LES POPULATIONS DE SEYTENGA PRISES POUR CIBLES PAR LES GROUPES ARMÉS

A la rencontre des citoyens

« Ce sont des propos d’une extrême gravité qui n’ont d’équivalence que les dérives de la radio Mille collines qui ont conduit au génocide rwandais (en 1994), une des pires tragédies de l’humanité et de laquelle nous devons savoir tirer des leçons », a-t-il clamé. Et de renchérir « nous refusons de rentrer dans un conflit ethnique. Le seul ennemi qui reste au Burkina, ce sont les terroristes ».

Après la diffusion de ces appels aux meurtres, Alpha Barry, l’ancien ministre des Affaires étrangères est monté lui aussi au créneau. Dans une tribune, il a convié les chefs politiques religieux et coutumiers à aller sur le terrain pour parler aux populations. Car il craint surtout que ces actions malsaines ne débouchent finalement dans une vraie guerre civile.

Des actions fortes de la part du gouvernement pour prôner la cohésion et le vivre-ensemble sont également vivement attendues. « Certains de ces auteurs ont déjà été identifiés, certains ont déjà été interpelés. Ils vont être entendus. Tous ceux qui se sont lancés dans ce genre de diatribe répondront devant la loi », a assuré le porte-parole du gouvernement burkinabè.

 

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