mercredi, février 12 2025

Au Burkina Faso, depuis un certain temps, les appels aux meurtres se multiplient. Et la communauté minoritaire peule est la plus visée par ces appels à épuration ethnique. Cette dernière tire surtout sa source de la recrudescence des attaques terroristes dans le pays. Alors le jeudi 18 août dernier, le gouvernement burkinabè a vivement réagi.

Par le biais de son porte-parole, Lionel Bilgo, le gouvernement a vite fait de condamner et de mettre rapidement en garde contre ces appels aux meurtres. Par ailleurs, il est à noter que ces appels à épuration ethnique sont le plus souvent relayés sur les réseaux sociaux. Ces appels, passent le plus souvent sous forme d’enregistrements audio et sont postés principalement sur le réseau WhatsApp.

Des appels aux meurtres, une situation assez grave

Selon Lionel Bilgo, ces appels aux meurtres que le pays connait depuis un moment sont d’une gravité extrême. Vu que les messages en question incitent les populations « autochtones » à s’en prendre par le meurtre et des exactions aux Peuls de leur région. Ce qui n’est pas du tout acceptable quand on tient compte de la richesse et la diversité au Burkina Faso.

« Il est question d’appels directs et actifs au meurtre, à des tueries de masse, à l’épuration ethnique et à la sédition : le ton et les mots utilisés donnent froid dans le dos et témoignent de la gravité de la situation », a indiqué Lionel Bilgo. Il exhorte donc les concitoyens à ne pas se laisser prendre au piège en tombant dans l’amalgame. C’est-à-dire à réduire la communauté peule à des groupes terroristes.

Lire aussi : CARNAGE AU BURKINA FASO : LES POPULATIONS DE SEYTENGA PRISES POUR CIBLES PAR LES GROUPES ARMÉS

A la rencontre des citoyens

« Ce sont des propos d’une extrême gravité qui n’ont d’équivalence que les dérives de la radio Mille collines qui ont conduit au génocide rwandais (en 1994), une des pires tragédies de l’humanité et de laquelle nous devons savoir tirer des leçons », a-t-il clamé. Et de renchérir « nous refusons de rentrer dans un conflit ethnique. Le seul ennemi qui reste au Burkina, ce sont les terroristes ».

Après la diffusion de ces appels aux meurtres, Alpha Barry, l’ancien ministre des Affaires étrangères est monté lui aussi au créneau. Dans une tribune, il a convié les chefs politiques religieux et coutumiers à aller sur le terrain pour parler aux populations. Car il craint surtout que ces actions malsaines ne débouchent finalement dans une vraie guerre civile.

Des actions fortes de la part du gouvernement pour prôner la cohésion et le vivre-ensemble sont également vivement attendues. « Certains de ces auteurs ont déjà été identifiés, certains ont déjà été interpelés. Ils vont être entendus. Tous ceux qui se sont lancés dans ce genre de diatribe répondront devant la loi », a assuré le porte-parole du gouvernement burkinabè.

 

El Professor

Previous

Semaine africaine du climat : Le Gabon grand hôte

Next

Changements climatiques en Afrique : « Une question de vie ou de mort interpelle » Lee White

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Voir Aussi

Ne Manquez Pas

Prime de recherche non financée : les enseignants-chercheurs maliens tiennent tête aux autorités

Prime de recherche non financée : les enseignants-chercheurs maliens tiennent tête aux autorités

Investigateur Africain

Depuis le 27 janvier 2025, les enseignants-chercheurs maliens sont en grève pour la troisième semaine consécutive, plongeant ainsi l’enseignement supérieur dans une crise prolongée. Ce mouvement, soutenu par une majorité de l’université et des grandes écoles du pays, réclame l’application d’une première recherche, promise par les autorités maliennes depuis 2017, mais toujours non financée. Si […]

RDC : Pourquoi l'Afrique du Sud déploie-t-elle discrètement ses troupes à Lubumbashi ?

RDC : Pourquoi l’Afrique du Sud déploie-t-elle discrètement ses troupes à Lubumbashi ?

Investigateur Africain

Dans une discrétion absolue, l’Afrique du Sud a déployé il y a une dizaine de jours plusieurs centaines de soldats et du matériel militaire à Lubumbashi, en République Démocratique du Congo. Un mouvement stratégique surprenant alors que le principal théâtre des combats contre le M23 se situe à plus de 1 700 km de là, […]

Koufra : Le cimetière des oubliés du trafic humain

28 corps, 76 séquestrés : L’horreur du trafic d’êtres humains en Libye

Investigateur Africain

La découverte macabre de 28 corps de migrants subsahariens dans une fosse commune près de Koufra, en Libye, révèle une nouvelle fois les conditions effroyables dans lesquelles des milliers d’exilés sont détenus dans ce pays. Ce charnier a été retrouvé à proximité d’un centre de détention illégal, tenu par un réseau de trafiquants d’êtres humains. […]