A Conakry, l’UFDG, le principal parti d’opposition guinéenne, continue de contester les résultats proclamés par la CENI. Alors, en attendant les résultats définitifs de la cour constitutionnelle, l’UFDG a invité les populations à batailler dans la rue. Mais ce mardi 3 novembre 2020, le maintien de la pression voulu par l’opposition n’a pu être conséquente.
D’après la CENI, les résultats de l’élection présidentielle du 18 octobre dernier donnaient le président sortant Alpha Condé vainqueur dès le premier tour. Cellou Dalein Diallo, son principal rival, est arrivé en seconde position. Mais, il s’est déclaré vainqueur selon ses propres décomptes des voix. Les autres candidats de l’opposition guinéenne eux n’ont pas pu franchir la barre des 0,5% des voix. Ce qui a conduit à des violences en Guinée.
Aucun espoir pour l’opposition guinéenne en la cour constitutionnel
Bien que de nombreux candidats de l’opposition guinéenne aient choisi la voix du recours légal dans le cadre du contentieux électoral, peu espère en l’objectivité de la cour constitutionnelle. C’est le cas pour le parti de Cellou Dalein Diallo. Alors, l’UFDG a aussi tenu à appuyer ses revendications dans les rues de Conakry. Mais seulement quelques personnes ont pu répondre à cet appel à la rue.
S’agissant du recours de l’UFDG auprès de la Cour constitutionnelle, le parti demande l’invalidation du scrutin dans la région de Kankan. Cette localité est réputée être le bastion du parti au pouvoir. Le parti de Diallo fonde donc ses prétentions sur les procès-verbaux en sa possession.
Ainsi, l’UFDG invoque des irrégularités dans les opérations de centralisation des voix. Les autres candidats, quant à eux, optent pour l’annulation pure et simple du scrutin du dimanche 18 octobre 2020. La cour constitutionnelle a jusqu’à la fin de cette semaine pour se prononcer sur la question.
Des tentatives de déstabilisation du pays
Afin d’aplanir les divergences de point vue sur la crédibilité des résultats du scrutin, l’opposition exige que les procès-verbaux soient publiés. « Une solution objective et non partisane serait de publier les procès-verbaux. Ce qui permettrait à chacun de se faire son opinion », a déclaré Ousmane Gaoual Diallo. Il est le directeur de la communication de l’UFDG.
Pour le parti au pouvoir, le RPG-Arc en ciel, les actions de l’opposition guinéenne ne constituent que des tentatives visant à manipuler les consciences. Les accusations de fraudes et autres portées contre le camp présidentiel sont fausses. Par conséquent, une situation qu’il ne saurait permettre.
« L’UFDG est dans une logique de manipulation du taux de participation et la non prise en compte de différents bureaux de vote pour faire baisser l’électorat du RPG arc-en-ciel ». C’est ce qu’a affirmé Alhoussein Makanera Kaké, membre du directoire de campagne du RPG.
Pour lui, même si on recomptait mille fois les procès-verbaux, les résultats du scrutin seraient les mêmes. Alors, il n’y aurait pas deux comptages de voix.
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