Après de nombreux sursauts, la transition malienne se poursuit tant bon gré mal gré. Les autorités en charge de mener à bien ce processus fastidieux demeurent déterminées à créer les conditions d’un retour effectif à la normal. Pour preuve, l’ambitieux programme d’action proposé par le premier ministre de la Transition Choguel Maiga pour une sortie de crise a été acquiescé.
Adopté y a quelques jours, le plan d’action gouvernementale du premier ministre suscite auprès d’une partie de la population interrogations et inquiétudes. Bien qu’adapté aux défis de l’heure de la crise au Mali, ce plan serait-il efficace ? Le délai de la transition serait-il respecté pour véritablement tourner la page? Les autorités de la transition malienne pour leur part rassurent et se veulent surtout optimistes.
Un aboutissement heureux de la transition malienne
Selon l’argumentation fournit par Choguel Maiga au CNT qui fait office de parlement au cours de cette transition malienne, le plan d’action gouvernementale s’exécutera autour de quatre axes. Le premier, porte essentiellement sur un renforcement de la sécurité. Cela consistera concrètement à doter l’armée de moyens matériels et humains nécessaires pour une protection accrue des maliens.
De nouvelles réformes politiques et institutionnelles sont aussi évoquées en ce qui concerne le deuxième axe de ce programme. Ainsi, les institutions maliennes auront plus de force et de légitimité. Le cadre politique par ailleurs sera plus apaisé et ouvert au dialogue.
Point crucial, pour sortir du bourbier, l’organisation des élections générales transparentes, crédibles et inclusives fait partie de la troisième priorité des autorités de la transition malienne. Cela devrait avoir pour effet, si elle est réussie, un retour aisé à l’ordre constitutionnel. A cet effet, la mise en place d’un organe unique de gestion des élections fait partie des prévisions.
Pour ce qui est du plan social, les nouvelles mesures visent à garantir un meilleur épanouissement aux populations. Et cela passe par la promotion de la bonne gouvernance et l’adoption d’un pacte de stabilité sociale. Mais le temps imparti pour réaliser ces différentes actions d’envergure pose problème. Il est fort probable que la durée de la transition malienne en subisse les effets.
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Un allongement probable de la période de transition
Même si Choguel Maïga, assure respecter à tout prix les engagements pris devant les Maliens et la communauté internationale le doute subsiste. Car à voir l’étendu du chantier malien, la durée restante pour la réalisation du plan gouvernemental dans les détails est moindre. Les élections présidentielles et législatives sont prévues pour février-mars 2022.
Un autre point important qui peut faire rallonger le processus de la transition malienne est la relecture de l’accord de paix de 2015. Cette décision n’enchante pas beaucoup les rebelles de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) qui y trouvent un moyen de les écarter d’une certaine manière ou de les affaiblir davantage.
« Pour nous, c’est hasardeux, c’est une boîte de Pandore qu’il faut coûte que coûte éviter d’ouvrir », prévient d’ores et déjà Mohamed el Maouloud Ramadanee, porte-parole de la CMA. Ce qui traduit bien que ces deniers n’ont aucune envie de réviser cet accord. Cette réticence pourrait entrainer au cas où elle est mal gérée, entrainer de nouvelles tensions. Ce qui logiquement mettrait la transition malienne en péril.
Le financement du plan du Premier ministre, estimé à 2 050 milliards de francs CFA fait aussi froid dans le dos. Ceci du fait que les finances publiques du Mali sont peu reluisantes à l’heure actuelle. Alors il y a vraiment lieu de s’interroger sur les sources de financement de ce programme dans un délai si court. Quoi qu’il en soit les sept mois à venir auront à nous éclairer sur la capacité de Choguel Maiga à mener à la terre promise.
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