samedi, juillet 27 2024

La ville de Dabou, à l’ouest d’Abidjan, a connu de lundi à mercredi l’un des théâtres les plus meurtriers. En effet, dans 09 jours, les ivoiriens irons aux urnes. Toutefois, à l’approche de cette date fatidique en Côte d’Ivoire, les tensions politiques se transforment en affrontements ethniques.  Ceci, depuis le début de la contestation contre la candidature d’Alassane Ouattara à un troisième mandat. On déplore des violences qui ont fait au moins sept morts et des dizaines de blessés.

La ville de Dabou a été le théâtre d’affrontements et de pillages. La ville a connu depuis le début de la semaine une inquiétante montée en tension. Pour ramener le calme, d’importants renforts de gendarmes sont arrivés ce mercredi d’Abidjan. On déplore des morts et des blessés. Un conflit ethnique aux origines politiques.

Des pertes en vies humaines et des blessés dans la ville de Dabou

Depuis lundi, la ville de Dabou est en proie à un affrontement intercommunautaire sanglant, sans précédent, entre les autochtones Adioukrous et les allogènes dioulas. Des barricades ont été érigées et quelques altercations ont été signalées.

Mais, le lendemain, les affrontements ont pris une autre allure avec la mort d’au moins trois personnes. Parmi elles, un jeune homme d’une vingtaine d’années tué à la machette dans le village de Kpass en périphérie de la ville de Dabou. Selon les confrères de RFI, les auteurs seraient des individus qui venaient de piller une ferme.

« On a beaucoup d’infiltration de jeunes délinquants qui sont tous sortis des fumoirs. Ils attaquent, ils volent, ils pillent », commente le maire de Dabou, Jean-Claude Yede Niangne.

Hier mercredi, en signe d’opérations de représailles, des jeunes des villages voisins sont montés à l’assaut de quartiers malinkés. En fin de journée, les autorités dénombraient au moins quatre nouveaux décès. Au total, on compte sept morts et de dizaines de blessés lors des dernières 48 heures.

Un conflit ethnique aux origines politiques

Il faut dire que les tensions politiques se faisaient déjà sentir au sein de ces communautés. Il s’agit donc d’un conflit né d’une confrontation entre opposition et pouvoir. Pour le préfet de la ville de Dabou, Remi Nzi Kanga, des éléments inconnus, pour certains armés de kalachnikovs et bien formés, sont venus attiser le conflit.

« Initialement, une banale confrontation politique entre tenants du pouvoir et de l’opposition s’est muée en un conflit entre Dioulas et Adioukrous », a fait savoir le préfet. « Mais nous sommes convaincus qu’une milice bien armée a voulu récupérer cette confrontation », a-t-il est renchéri. « D’où viennent-ils ? Je ne saurais le dire », a-t-il déploré.

Pourtant, ces deux peuples ont, depuis des lustres, vécu et cohabité en bonne intelligence et en harmonie. Le nœud de la situation que vivent les ivoiriens, çà et là, n’a pas de coloration ethnique, ni religieuse, ni identitaire. Il est plutôt politique. D’où, la nécessité d’un dialogue politique, assorti d’une action commune du Collectif des Rois et Chefs, garants des us et coutumes.

Lire aussi : Côte d’Ivoire : la mission de la CEDEAO appelle les ivoiriens à faire preuve de tolérance

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