jeudi, septembre 12 2024

La CADHP (Commission africaine des droits de l’homme et des peuples), a officiellement entamé le jeudi 17 juin 2021, son enquête sur les crimes et atrocités commises dans la région du Tigré. Mais elle se heurte à la résistance des autorités éthiopiennes qui demandent son arrêt immédiat.

Depuis des mois déjà les tigréens font face à un conflit sans précédent. Prévu initialement pour ne durer que 4 jours, il continue de s’intensifier. Le TPLF bien que défait continue de mener des assauts contre l’armée fédérale.

La présence des soldats érythréens et des miliciens Amharas sur le sol tigréen, quant à elle, ne fait qu’instaurer un climat de peur et du mépris chez les tigréens.

Une commission d’enquête de la CADHP non inclusive

Le conflit au Tigré a fait des milliers de morts et entraîné des dégâts considérables. Ce qui pousse donc la CADHP à effectuer une enquête. Car les tigréens sont victimes de multiples exactions perpétrées par les armées présentes au Tigré.

« Des soldats sont entrés en cassant une fenêtre. Ils ont volé l’argent de la caisse et des cartes SIM. L’un d’eux a pointé sa kalachnikov sur ma femme et lui a demandé si elle voulait mourir. Il a dit que notre peuple tuait ses amis et que ce vol n’était rien comparé à ce qu’ils pourraient nous faire », a confié Kendeya , un tenant de magasin.

Bien qu’il ait donné son accord, Addis-Abeba conteste le caractère non inclusif de la commission d’enquête de la CADHP. Les autorités éthiopiennes dénoncent le fait que ses représentants ne soient pas inclus dans cette démarche. Par conséquent l’enquête de la CADHP ne respectait pas le cadre qui avait été négocié.

Une poursuite de l’enquête

Pour les cinq enquêteurs de la CADHP, la démarche initiée mérite d’être poursuivie. Alors la forte pression exercée par le pouvoir d’Addis-Abeba ne semble pas les dissuader. Ils comptent bien poursuivre leur mission dans le Tigré. « Ce que nous avons commencé ne peut pas être stoppé », a laissé savoir Rémy Ngoy Lumbu.

Pour la commissaire Maya Sahli-Fadel, membre de la commission d’enquête de la CADHP, l’inclusion des représentants éthiopiens dans l’enquête serait nuisible. Elle estime que cela pourrait altérer l’indépendance de la commission d’enquête.

Les enquêteurs de la CADHP ont jusqu’à trois mois pour mener leurs investigations dans le Tigré. En cas d’interdiction continue du gouvernement éthiopien, ils entendent tout de même se tourner vers les milliers de tigréens déplacés dans les pays voisins.

Tony AMETEPE

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