Pour continuer sa lutte contre le terrorisme au Sahel, la France compte bien maintenir son engagement dans d’autres Etats. La perte de l’étendue de ses actions au Mali ne l’empêche apparemment pas de poursuivre sa mission dans la zone. C’est ce qu’a fait savoir Jean-Yves Le Drian, le ministre français des affaires étrangères français.
Cette intervention survient à la veille de la rencontre entre le président Emmanuel Macron et trois de ses homologues sahéliens. C’est-à-dire, le Nigérien Mohamed Bazoum, le Tchadien Mahamat Idriss Déby et le Mauritanien Mohamed ould Ghazouani. Ces derniers mois, le terrorisme au Sahel a pris de l’ampleur malgré les actions militaires pour y mettre fin. Les instabilités liées au coup d’Etats dans certaines régions ne facilitent pas non plus les choses et constituent une aubaine pour les terroristes qui gagnent insidieusement du terrain.
Une difficulté de maintien de l’action militaire française au Mali
Selon le ministre français, plusieurs lignes rouges auraient été déjà franchies par la junte militaire malienne au pouvoir. Par conséquent, il se pourrait que la France acte définitivement son retrait du Mali. Ceci d’autant plus que les nouvelles autorités placent leur confiance dans la lutte contre le terrorisme au Sahel sur d’autres partenaires comme Wagner. Ce qui va totalement à l’encontre des convictions de la France.
« Sur la situation du Mali on a d’abord un problème politique. Les autorités du Mali aujourd’hui, c’est une junte de colonels qui ont pris le pouvoir il y a deux ans et qui disent qu’il faut qu’on les garde encore pendant 5ans. Est-ce avec un gouvernement de ce type qu’il faudrait qu’on travaille ? », s’est écrié Jean-Yves Le Drian.
Et de rajouter « on nous demande de modifier des traités qui nous lient au Mali pour assurer notre propre fonctionnement militaire. En plus il y a Wagner qui arrive ». Pour le diplomate français, c’est la junte qui s’isole, qui perd, qui a failli et qui devra assumer la suite.
Un redéploiement dans la lutte contre le terrorisme au Sahel
Une chose est donc certaine, la France peut quitter le Mali mais n’est pas en mesure d’abandonner le Sahel. « Le président de la République a souhaité que l’on se réorganise, mais on ne part pas. Si les conditions ne sont plus réunies pour qu’on puisse être en mesure d’agir au Mali, on continuera à combattre le terrorisme à côté, avec les autres pays du Sahel qui sont tout à fait demandeurs », a expliqué le ministre français des Affaires étrangères.
Tout, porte à croire que le Niger pourrait devenir la prochaine station des troupes françaises pour lutter contre le terrorisme au Sahel. Soulignons que le Niger, accueille depuis novembre 2020 un poste de commandement avancé de Barkhane.
En clair pour la France aujourd’hui, sa lutte contre le terrorisme au Sahel n’a plus besoin d’être axée sur le Mali. Elle peut tout à fait avec l’aide des autres Etats européens agir en s’appuyant sur d’autres pays confrontés aux assauts terroristes. Une sorte de redéploiement stratégique dans la région qui pourrait lui être bénéfique.
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