Malgré leurs efforts pour apporter paix et sécurité en Centrafrique, les paramilitaires russes font l’objet de nouvelles accusations. Celles-ci tiennent d’un récent rapport de l’organisation de défense des droits de l’homme Human Right Watch. Ledit document a été publié, ce mardi 3 mai 2022 et incrimine surtout les paramilitaires russes, supposés appartenir à la société privée Wagner.
Depuis des mois, le gouvernement centrafricain mène un combat acharné contre les rebelles de la CPC (Coalition des Patriotes pour le Changement). Et l’appui des paramilitaires est jusque-là salutaire dans ce processus de reconquête de plusieurs territoires du pays. Et les succès connus depuis décembre 2020 contre ces rebelles, le prouvent à suffisance. Par ailleurs, plusieurs axes importants du pays ont été également reconquis.
Des preuves accablantes contre les paramilitaires russes
D’après le rapport de Human Right Watch (HRW), les paramilitaires russes auraient commis des crimes et de violations des droits humains. Celles-ci sont survenues lors des opérations menées conjointement avec les forces de sécurité gouvernementales et dans certains cas, avec les casques bleus de l’ONU.
Concrètement, ces exactions ont été perpétrées contre des civils. Il s’agit entre autres d’actes de torture et de détention arbitraire, des disparitions forcées et même des déplacements forcés. Les faits en question, remontent entre février 2019 et novembre 2021. Alors cette impunité ne doit pas perdurer.
« Le crime le plus grave qu’on a documenté, c’était une exécution sommaire en masse, le 28 juillet 2021 au nord de la ville de Bossangoa en plein jour et contre des gens qui n’étaient pas armés. On a documenté une dizaine de morts, ça peut être un crime de guerre », a indiqué Lewis Mudge, directeur Afrique centrale HRW.
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Exigence d’une justice pour les civils
« Le rapport d’HRW, bien qu’il soit potentiellement biaisée au regard du contexte actuel, doit néanmoins susciter un minimum d’interrogation et remise en question de l’action russe en RCA. Il faut plus de contrôle et moins de laxisme sur les éventuelles exactions ou bavures que pourraient commettre ses forces », alerte pour sa part Kevin X, un analyste de la situation politique en Centrafrique.
Pour l’ONU, tout comme l’Union européenne et la France, il faudrait mettre fin au plutôt à ces exactions commises. Car selon eux, les paramilitaires russes appartiennent en réalité à la société Wagner. De plus, leurs activités dans le pays restent encore très floues. Par conséquent il faudrait accorder justice aux populations civiles tuées.
« En définitive, il est crucial voire vital, que nos Etats se donnent la capacité d’assurer la défense de leur intégrité territoriale et de leurs institutions sans avoir à recourir à des puissances étrangères. Si nous n’y arrivons pas, nous n’aurions rien appris de toutes ces crises successives depuis celle libyenne », a exhorté Kévin X.
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