Afin d’organiser de la meilleure façon les prochaines élections générales au Gabon (présidentielle, législatives et locales), une importante décision a été prise. Il s’agit en effet de l’adoption à une écrasante majorité, de la nouvelle constitution révisée. Celle-ci résulte surtout d’une concertation politique entre la majorité et l’opposition.
Pour en venir à cette révision de la constitution, les députés et sénateurs se sont réunis hier jeudi 6 avril 2023 en Congrès à Libreville. Le vote retransmis en direct par la télévision publique Gabon Première a eu pour issue, « 86 % des suffrages exprimés », en faveur de la nouvelle constitution. Un score largement au-dessus de la majorité qualifiée requise des deux tiers.
La nouvelle constitution, un point de changements
Pour le Premier ministre Alain-Claude Bilie-By-Nze, la révision de la constitution est un franc succès. Car la nouvelle constitution est une voie ouverte à de nombreux changements importants. C’est à dire l’alignement de tous les mandats politiques à cinq ans. Il s’agit notamment de celui présidentiel qui passe désormais de 7 à 5 ans, celui des sénateurs de 6 à 5 ans.
Par ailleurs, on assiste au retour à un scrutin à un tour contrairement aux deux tours prévus par la révision de 2018 « pour toutes les élections ». A cela s’ajoute, une « non limitation de tous les mandats politiques ». Il faut le préciser, la réforme doit s’appliquer aux élections générales de 2023. Alors, la promulgation de la nouvelle constitution par le président Ali Bongo est vivement attendue.
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Un changement dénoncé par une partie de l’opposition
Bien que la nouvelle constitution ait été majoritairement adoptée, l’opposition gabonaise émet de gros doutes. Elle estime que tout est encore fait pour garantir la réélection sans grands efforts du président Ali Bongo qui probablement sera candidat à sa propre succession. Sa capacité physique à diriger le pays, est vivement dénoncée depuis qu’il a été victime d’un AVC en octobre 2018.
« Pour nous, les choses ont été biaisées dès le départ. L’objectif qui permet d’éviter les lendemains électoraux de crise, c’est l’amélioration du système électoral. Cet aspect a été annihilé. Donc, nous ne voyons pas l’intérêt d’apporter une quelconque caution à ce qui s’est fait et décidé », a exprimé Albertine Maganga Moussavou, députée de l’opposition.
La Rédaction