Mauritanie : l’opposant Moustapha Chafi « satisfait de regagner le pays après un exil long et douloureux »
L’opposant Moustapha Chafi est rentré ce dimanche après onze (11) ans d’exil. En effet, l’homme politique mauritanien était visé par un mandat d’arrêt international émis par le régime de l’ancien président mauritanien Ould Abdel Aziz.
L’opposant Moustapha Chafi, après onze ans d’exil, a regagné le pays dimanche soir à bord d’un jet privé en provenance de Doha, la capitale du Qatar, son lieu de résidence depuis quelques années. Ce dernier faisait l’objet d’un mandat d’arrêt international émis contre lui en 2011 par le régime de l’ancien président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz.
Accueil monstre des partisans de l’opposant Moustapha Chafi
Limam Chafi a été accueilli à l’aéroport international de Nouakchott par une foule de ses partisans, malgré qu’il avait demandé d’éviter tout rassemblement du fait de la pandémie de Covid-19. Parmi les présents, Limam Chafi a retrouvé des amis, anciens exilés politiques. L’un de la période Aziz, l’homme d’affaires et milliardaire Mohamed Ould Bouamatou. Il est rentré le mois dernier après la levée des mandats en février.
Il était, soulignons-le, lui aussi visé par un mandat d’arrêt émis par le régime de l’ex-président mauritanien. L’autre, l’ancien commandant de l’armée Saleh Ould Hanena qui avait dirigé une insurrection militaire contre l’ancien président Ould Taya en 2003.
L’opposant Moustapha Chafi Ould, peu après être descendu de son vol, a confié à son domicile de Nouakchott à quelques journalistes : « Je suis le dernier opposant à rentrer dans notre chère patrie, une occasion pour les Mauritaniens de se réconcilier et de préparer leur avenir ensemble ». Il s’est déclaré « satisfait de regagner le pays après un exil long et douloureux ».
Le geste de levée des mandats d’arrêt avait été présenté comme un « signal de la volonté d’apaisement et de normalisation du climat politique après l’élection mi-2019 du président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani ».
Une nouvelle page de l’histoire pour l’opposant Moustapha Chafi
Pour Saleh Ould Hanena, ce retour est synonyme d’une nouvelle page pour la Mauritanie : « On pense que c’est une nouvelle page qui s’ouvre dans laquelle tous les Mauritaniens auront leur place. Parmi ses très meilleurs fils, Limam Chafi, prendra sa place en Mauritanie. La place de Limam, c’est chez eux. »
Limam Chafi s’est déclaré heureux de retrouver les siens. L’ancien chef de l’État Mohamed Ould Abdel Aziz l’accusait d’entretenir des relations douteuses avec la nébuleuse jihadiste au Sahel. Accusation fantaisiste, selon l’opposant, qui voit une autre raison à ce conflit : « Toutes ces accusations sont plutôt des accusations fallacieuses.
Tout le monde sait que mon seul problème avec le pouvoir précédent, c’est mon opposition au coup d’État et mon refus d’accompagner une prise de pouvoir par la force des armes », a-t-il précisé.
Rappelons que l’opposant Moustapha Chafi était à l’époque connu pour son rôle décisif dans les négociations pour la libération de plusieurs Occidentaux enlevés par Aqmi et décrit dans les capitales ouest-africaines comme un « missi dominici » au carnet d’adresses impressionnant, s’étendant du Burkina Faso et du Niger à la Côte d’Ivoire, en passant par le Mali, le Soudan ou encore le Rwanda. Il avait, par ailleurs, mené une campagne contre l’éviction de l’ancien président Ould Cheikh Abdallahi, le 6 août 2008.