Les burkinabè ont désormais leur première usine de production de médicaments génériques. Créée sous le nom de « Propharm », l’entreprise a été officiellement inaugurée, par le Premier ministre burkinabè, Albert Ouédraogo, le lundi dernier 22 aout dernier. La nouvelle usine devrait contribuer à mettre à la disposition des populations burkinabè des médicaments à « moindre coût ».
Pour mettre sur pied, Propharm, il a fallu débourser quinze milliards de francs CFA. Les travaux de construction de l’usine ont duré environ trois ans. C’est à dire qu’ils ont débuté au mois d’août 2019, et s’étend sur une superficie de 1,5 hectare dans la commune de Komsilga. Son capital est estimé à 200 000 000 FCFA.
Propharm, une usine pharmaceutique aux standards internationaux
Selon le Dr Palingwindé Armel Koéfé, le directeur général de PROPHARM, la nouvelle usine répond bel et bien aux standards internationaux. « Nous avons une chaîne complète qui nous permet de faire de la granulation, du mélange, du remplissage de gélules, de la compression, de l’enrobage, etc. Cela se fait dans une atmosphère qui est contrôlée, (…) ; Les équipements, eux, ont été acquis aux États-Unis, au Texas plus précisément ».
Mieux encore, il s’agit d’une initiative entièrement privée, financée par des capitaux burkinabè et sous-régionaux. Ce qui traduit donc la volonté des burkinabè de réduire la dépendance de leur industrie pharmaceutique vis-à-vis des produits importés.
Au niveau fonctionnel, Propharm fonctionnera de façon continue. Elle s’attèlera à produire pour l’instant trois médicaments génériques. « Pour le moment, notre usine produit trois molécules à savoir ; le paracétamol, un kit de traitement de la diarrhée, dix comprimés de zinc. Nous comptons produire des médicaments pour la prise en charge du paludisme également plus tard », a expliqué Dr Palingwindé Armel Koéfé.
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Le soutien de l’État, un indispensable
Par ailleurs, il faut le souligner, le projet Propharm n’aurait pas été possible sans le soutien de l’État. Son accompagnement serait encore utile dans les années à venir. « Nous bénéficions d’un accompagnement de l’État en termes d’agrément au code des investissements. Donc cet agrément nous donne un certain nombre de détaxes », a indiqué Palingwindé Armel Koéfé. Cet agrément devrait se prolonger au cours des sept prochaines années.
Pour le chef du gouvernement, Albert Ouédraogo, la construction d’une pareille usine pharmaceutique est une excellente chose. Elle va permettre en effet, d’assurer la disponibilité permanente des médicaments génériques dans les formations sanitaires où ils sont les plus demandés.
« Ce projet, au-delà de l’aspect sanitaire, est un projet qui va contribuer à la création d’emplois et la création des richesses. Je me réjouis de constater que c’est un projet qui est entièrement porté par des Burkinabè. Ce qui veut dire qu’au Burkina Faso, nous avons des personnes, des promoteurs qui ont des capacités financières et techniques pour mettre en place ce genre de projet », a indiqué Albert Ouédraogo.
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