mardi, mai 7 2024

De manière consensuelle après des débats houleux, hier lundi 28 février, la charte de la transition a finalement été adoptée au Burkina Faso. Ce qui marque l’avancée du processus devant mener les burkinabé aux prochaines élections. Toutefois des reproches sont faits à certaines particularités de cette décision.

Au cours de ces assises nationales ayant conduit à l’adoption de la charte de la transition, plusieurs points cruciaux ont meublé les discussions. Il s’agit entre autres de la possible participation des acteurs de la transition aux prochaines élections et la durée de la transition. Le nombre de représentants au niveau de l’organe législatif a également émaillé les échanges.

Une charte de la transition injuste sur certains bords

Selon la charte de la transition adoptée par les 350 délégués, un nouveau gouvernement ainsi qu’un nouvel organe législatif seront bientôt formés. Le premier sera composé de 25 ministres au maximum et le second de 71 membres. Parmi les parlementaires, plusieurs seront désignés par le président de la transition.

Le découpage se fera comme suit, 21 personnes, 16 représentants des forces de défense et sécurité, 13 représentants des organisations de la société civile, 8 représentants des partis politiques et 13 représentants des différentes régions du pays.

Cette répartition bien que consensuelle est dénoncée par le président du Rassemblement des mains blanches, Salam Sawadogo, qui estime que les partis politiques ont été fortement lésés. « Les politiques n’ont pas été sérieusement pris en compte. Nous nous retrouvons avec 8 représentants à l’Assemblée nationale qui ne peuvent même pas faire un groupe parlementaire », a-t-il déploré.

Lire aussi: TRANSITION AU BURKINA FASO : VERS UNE NOUVELLE CONFISCATION ÉTERNELLE DU POUVOIR PAR LES MILITAIRES ?

Une durée de trois ans pour la transition

Pour ce qui est de la durée fixée par la charte de la transition, il a été décidé une période de trois ans. Un intervalle de temps jugé suffisant pour les militaires au pouvoir de mieux endiguer l’insécurité qui menace constamment les populations et restaurer l’ordre constitutionnel.

« L’essentiel, c’est d’abord l’intérêt supérieur de la nation, car il y a des Burkinabè qui cherchent à retourner chez eux », a aussi clarifié Salam Sawadogo. Eddie Komboigo, président du Congrès pour la démocratie et le progrès, pour sa part exhorte le président de la transition à entamer une mission de diplomatie pour faire accepter le délai de la transition par les partenaires du Burkina Faso.

Comme gardes fous pour éviter la confiscation du pouvoir par les militaires, la charte de la transition précise également que le président, le Premier ministre, le président du Parlement sont exclus des prochaines échéances électorales. Une information qui devrait rassurer les partenaires internationaux du Burkina Faso.

 

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