Au Sénégal, la récente nomination de Sophie Nzinga Sy à la tête de l’Agence pour la Promotion et le Développement de l’Artisanat a déclenché une vive polémique. Cette décision, prise par le président Bassirou Diomaye Faye, soulève des accusations de népotisme, car Sophie Nzinga Sy est la fille de Yassine Fall, ministre des Affaires étrangères, et conseillère du leader politique Ousmane Sonko au sein du Pastef.
Depuis l’annonce jeudi dernier, les critiques ne cessent de s’amplifier. En effet de nombreuses voix de la société civile ont exprimé leur mécontentement face à ce qu’ils perçoivent comme une pratique que le pouvoir actuel dénonçait sous les régimes précédents.
Nomination de Sophie Nzinga Sy, un népotisme décrié par la société civile
La nomination de Sophie Nzinga Sy n’a pas tardé à susciter des réactions mitigées. Pour beaucoup, elle symbolise un retour aux pratiques de favoritisme et de népotisme. Les critiques se concentrent sur le fait que des membres d’une même famille se trouvent au pouvoir, une situation qui avait été vivement critiquée par l’actuel président durant sa campagne électorale.
Le politologue Elimane Haby Kane souligne l’importance de ce débat : « Le président en exercice avait justement proposé que les nominations à des postes stratégiques se fassent sur la base d’appels à candidatures pour permettre le critère du mérite et éviter le népotisme. Donc, ce n’est pas une petite querelle : il faut bien entendre les questions posées et y apporter des réponses concrètes ! ».
La société civile, quant à elle, attend des actions concrètes de la part du gouvernement pour garantir la transparence dans les futures nominations. La publication d’un décret organisant les appels à candidatures pour les postes stratégiques est l’une des principales attentes. Ce décret, promis depuis longtemps, permettrait de renforcer le critère de mérite et d’éviter les accusations de favoritisme, assurant ainsi une meilleure gouvernance.
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Défense du gouvernement et justifications
Face à ces accusations, le gouvernement a tenu à défendre sa position en mettant en avant les compétences de Sophie Nzinga Sy. Ousseynou Ly, porte-parole de la présidence, a affirmé que la nomination de Nzinga Sy « n’est pas du népotisme ». Il a insisté sur le fait que le président Bassirou Diomaye Faye, qui l’a nommée, n’a aucun lien de parenté avec elle, et que ses compétences en tant que jeune consultante justifient amplement cette décision.
Le porte-parole a également souligné l’importance de reconnaître les qualifications et l’expérience de Nzinga Sy dans le domaine de l’artisanat. « Nous devons juger les individus sur leurs compétences et non sur leur ascendance », a-t-il déclaré. Cette défense met en lumière le défi auquel est confronté le gouvernement : convaincre le public de la légitimité de ses nominations tout en respectant les engagements pris pour une gouvernance plus transparente.
Cette polémique autour de la nomination de Sophie Nzinga Sy met est un enjeu crucial pour le gouvernement sénégalais qui a le devoir de maintenir sa crédibilité en matière de transparence et de bonne gouvernance. Alors que le pays aspire à un développement durable et équitable, les questions de mérite et de transparence dans les nominations publiques deviennent de plus en plus importantes pour la société civile et les citoyens.
Le gouvernement doit désormais prouver qu’il est capable de tenir ses promesses de réforme et d’éviter les erreurs du passé. La mise en place de procédures claires et transparentes pour les nominations futures pourrait être une réponse efficace à cette polémique, permettant ainsi de restaurer la confiance du public et de renforcer les institutions démocratiques du pays.
Tony A.