En Guinée, le mouvement Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), dissous en 2022 par le gouvernement, a lancé un compte à rebours sur son site Internet. Son action marque ainsi le début d’une période cruciale dans le pays. Avec onze mois restants selon le chronogramme de la transition de 24 mois, le FNDC vise à exercer des pressions sur le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD), la junte au pouvoir.
La démarche vise à obliger les autorités de la transition guinéenne à assurer le respect des étapes convenues. Cette initiative du FNDC souligne par ailleurs les tensions persistantes entre les forces civiles et la junte au sujet du retour à l’ordre constitutionnel en Guinée. Le FNDC, coalition regroupant des syndicats, des partis politiques et des organisations de la société civile, a marqué symboliquement le temps qui reste avant la fin de la transition politique en Guinée.
Un appel au respect du Chronogramme par le FNDC
La mise en ligne d’un compte à rebours sur leur site Internet est une réponse directe au chronogramme de 24 mois, approuvé à la fois par la junte au pouvoir et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao). Les onze mois à venir seront décisifs, selon le FNDC, dans la réalisation des étapes clés de la transition et dans le retour des civils au pouvoir.
Ibrahima Diallo, le responsable des opérations du FNDC, explique que le compte à rebours est une tactique visant à exercer des pressions citoyennes sur le CNRD pour qu’il respecte le contenu du chronogramme. Le mouvement insiste sur le fait qu’aucune avancée majeure n’a été réalisée dans la mise en œuvre des activités de la transition, mettant la responsabilité sur les épaules du CNRD.
Lire Aussi : SÉNÉGAL : DÉBAT HOULEUX AUTOUR DE LA CRÉATION D’UNE COMMISSION D’ENQUÊTE APRÈS L’ÉVICTION DE KARIM WADE
Alors que le FNDC appelle à un respect strict du calendrier, le pouvoir en place affirme ses propres engagements, notamment l’organisation d’un référendum constitutionnel cette année. La tension entre les aspirations civiles et la réalité politique reste palpable. Selon le FNDC, les dix étapes prévues dans le chronogramme de la transition, aucune n’a été entièrement complétée à ce jour. Cette évaluation critique du processus par le mouvement met en évidence les défis persistants et souligne les préoccupations concernant la lenteur de la mise en œuvre des réformes nécessaires. Alors que la junte au pouvoir évoque des progrès, le FNDC demeure sceptique quant aux résultats tangibles qui conduiraient au retour à l’ordre constitutionnel.
Sandrine A.