jeudi, février 13 2025

En 2024, le Maroc a franchi une étape décisive en devenant la première destination touristique d’Afrique, avec 17,4 millions de visiteurs. Cette performance exceptionnelle a généré plus de 10 milliards d’euros de revenus, dépassant les prévisions de la feuille de route gouvernementale. Bien que l’Égypte conserve un avantage en termes de recettes touristiques (12,7 milliards d’euros), le Maroc se distingue par l’attractivité de ses destinations et l’efficacité de ses stratégies.

Marrakech et Agadir figurent parmi les locomotives du secteur. Marrakech, la « perle du Sud », enregistrée plus de 10 millions de nuitées à fin novembre, attirant des visiteurs en quête de soleil et d’évasion. De son côté, Agadir, avec ses plages et spots de surf, séduit un public international, renforçant l’image d’un Maroc à la fois traditionnel et moderne. Cette performance éclatante survient dans un contexte où le tourisme, pilier de l’économie marocaine, joue un rôle clé dans la création d’emplois et la génération de devises. Pourtant, ce succès s’accompagne de défis, notamment le surtourisme et la préservation de l’identité culturelle. Une analyse approfondie révèle que ce modèle, bien que prometteur, devra s’adapter pour garantir une croissance durable.

Une stratégie gagnante pour le Maroc

Le succès du Maroc repose sur une stratégie bien orchestrée mêlant promotion internationale et partenariats avec des entreprises low cost. Avec 34 liaisons directes entre la France et le Maroc, le Royaume a su capter une clientèle européenne en quête de destinations accessibles et ensoleillées. Ce modèle d’attractivité repose également sur des campagnes promotionnelles bien pensées, renforcées par l’élan de popularité donné par les exploits de l’équipe nationale de football lors du Mondial 2022 au Qatar.

Marrakech et Agadir, symboles de cette réussite, offrent des expériences variées : de la découverte culturelle aux activités balnéaires. Tandis que Marrakech séduit par son patrimoine architectural et son art de vivre, Agadir et Taghazout attirent les amateurs de surf et d’aventure. Cette diversification de l’offre positionne le Maroc comme une destination adaptée à une large palette de profils touristiques, consolidant ainsi sa place sur la scène internationale.

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Les défis du surtourisme et l’urgence d’un tourisme durable

Malgré ces résultats impressionnants, le Maroc doit faire face aux enjeux critiques liés au surtourisme. Les plages bondées et les ressources naturelles sous pression posent la question de la durabilité du modèle actuel. Les infrastructures, bien que développées, risquent de ne pas suivre le rythme d’une croissance rapide si des mesures adaptées ne sont pas mises en place.

Pour répondre à ces défis, le gouvernement devra investir dans des solutions innovantes, telles que la gestion responsable des flux touristiques et la promotion des destinations émergentes pour désengorger les pôles traditionnels. De plus, l’accent devra être mis sur l’écotourisme et l’implication des communautés locales pour préserver le patrimoine naturel et culturel du pays tout en offrant des opportunités économiques aux populations rurales.

En devenant la première destination touristique africaine, le Maroc démontre que la croissance économique et l’attractivité internationale peuvent aller de paire. Cependant, maintenir cette dynamique tout en répondant aux défis du surtourisme sera crucial. Avec une ambition claire pour 2030 et une vision stratégique solide, le Royaume a l’opportunité de devenir un modèle de tourisme durable en Afrique et dans le monde. Reste à transformer ce succès en levier pour une prospérité partagée et pérenne.

Tony A.

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