vendredi, juillet 26 2024

La détention de Mohamed Ould Abdel Aziz, ancien président mauritanien, ne cesse d’alimenter les polémiques. Pour ses soutiens, il s’agit surtout d’une machination politique. Une information démentie par les autorités mauritaniennes à la suite du Conseil des ministres de mercredi dernier. 

Les raisons évoquées par le gouvernement quant à la détention de Mohamed Ould Abdel Aziz pourraient mettre fin aux spéculations qui vont bon train. Depuis le mardi 22 juin 2021, il a été placé sous mandat de dépôt par rapport à plusieurs faits qui lui sont reprochés. Il est question de délits économiques et faits de corruption mentionnés dans le rapport d’une commission parlementaire sorti en juillet 2020. Les faits évoqués ont eu lieu au cours de ses deux mandats, notamment de 2008 à 2019.

Un problème judiciaire et non politique

Pour les autorités mauritaniennes, la détention de Mohamed Ould Abdel Aziz n’a aucun lien politique. Apparemment l’ancien président n’aurait pas respecté les mesures de son contrôle judiciaire. Il s’agit d’une affaire purement judicaire et les magistrats s’attèlent à faire correctement leur travail avec éthique.

« Nous sommes dans un pays de droit et vous le savez, il y a une séparation des pouvoirs », a déclaré Moctar Ould Dahi, porte-parole du gouvernement.

Pour le rapporteur de la commission d’enquête, Yahya el Waqf, il faudrait laisser la justice exécuter en toute liberté sa mission. « Il s’agit d’une commission d’enquête parlementaire qui a transféré ce dossier à la justice. À partir de là, il s’agit d’un problème judiciaire. Donc, nous avons tous intérêt à le laisser dans ce cadre-là », a-t-il laissé entendre.

A lire aussi: https://linvestigateurafricain.tg/inculpation-du-president-abdel-aziz/

Une détention de Mohamed Ould Abdel Aziz, jugée arbitraire

Pour la défense de l’ancien président, l’accusation manque terriblement de preuves. Alors ce procès est biaisé. Par conséquent, les avocats de l’ex-président exigent un procès équitable.

« Qu’on nous donne les moyens de savoir ce que l’on reproche exactement à Mohamed Ould Abdel Aziz, l’ancien président de la République, et quels sont les faits et les preuves, et les éléments qui soutiennent ces accusations », a fait savoir Maître Taleb Khiyar.

Par ailleurs, ses avocats estiment que la détention de Mohamed Ould Abdel Aziz constitue une violation de ses droits. C’est-à-dire un véritable mépris de l’article 93 de la Constitution. Celui-ci garantit une immunité à Mohamed Ould Abdel Aziz en tant qu’ancien chef de l’État. Outre cela, seule une Haute cour de justice est habilitée à l’envoyer en prison. Ce feuilleton judiciaire n’est pas prêt de s’arrêter de sitôt.

A lire aussi : https://linvestigateurafricain.tg/president-mohamed-ould-abdel-aziz/

Tony AMETEPE

Previous

Forum de Bamako : Jonas Aklesso Daou, l’entrepreneur togolais qui crée de l’impact en Afrique

Next

Climat des affaires au Congo-Brazzaville: des améliorations fortement attendues

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Voir Aussi

Ne Manquez Pas

Pipeline Niger-Tchad-Cameroun : Un nouveau souffle pour l'exportation du pétrole nigérien

Pipeline Niger-Tchad-Cameroun : Un nouveau souffle pour l’exportation du pétrole nigérien

Investigateur Africain

Le projet de relier les champs de pétrole d’Agadem au pipeline tchadien de Doba a refait surface, apportant une lueur d’espoir pour l’exportation du brut nigérien. Cette initiative s’inscrit dans une dynamique relancée par la Sonidep lors du lancement de ses activités amont le 22 juin dernier. Le ministre nigérien du Pétrole, Mahaman Moustapha Barké, […]

Le général Tiani dresse son bilan un an après le Coup d'État

Un an de transition au Niger : Le discours du Général Tiani passé au crible

Investigateur Africain

Cela fait tout juste un an ce vendredi 26 juillet que la junte militaire du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) a pris le pouvoir au Niger, renversant le président démocratiquement élu Mohamed Bazoum. Pour marquer cet anniversaire, le général Tiani Abdourahamane, président du CNSP, a prononcé un discours jeudi soir sur […]

armes au Soudan : Amnesty International exige un embargo total

Armes au Soudan : Amnesty International exige un embargo total

Investigateur Africain

Alors que le pays est dévasté par un conflit sanglant entre généraux rivaux depuis le 15 avril 2023, Amnesty International a lancé un appel urgent à l’ONU pour étendre l’embargo sur les armes à tout le Soudan. Un rapport accablant publié le 25 juillet 2024 révèle que des armes continuent d’affluer malgré les restrictions, exacerbant […]