Le weekend dernier le chef de l’État tchadien Idriss Déby Itno a été investi par son parti comme candidat pour l’élection présidentielle du 11 avril. Ce qui le met en course pour un sixième mandat à la tête du pays. Mais cette énième désignation n’a pas du tout réjouit les acteurs de l’opposition qui ont manifesté leur ras le bol dans les rues.
Bien qu’interdites par un arrêté du ministère de la Sécurité publique et de l’immigration, les manifestations prévues par l’opposition et la société civile contre la désignation de Idriss Déby Itno ont bel et bien eu lieu. Elles ont été organisées par les mouvements « Citoyen le Temps-Tchad », la « Dynamique Stop ça suffit », le parti « Les Transformateurs » et l’Association des diplômés sans emploi. Au final, de nombreuses personnes ont été arrêtées.
Un immense sacrifice de Idriss Déby Itno
Selon le président Tchadien, Idriss Déby Itno, sa désignation comme candidat du Mouvement Patriotique du Salut (MPS), n’est qu’une réponse à l’appel du peuple. En clair, un important appel qu’il ne saurait décliner. « C’est après une mûre et profonde introspection que j’ai décidé de répondre favorablement à cet appel », a déclaré le président.
Et pour mener cette nouvelle mission à bien et représenter dignement les couleurs de son parti, il consent faire les sacrifices requis. « Je continuerai à me sacrifier, tant que l’Eternel me donne la force et la santé, pour préserver la souveraineté du Tchad, barrer la route aux aventuriers de tout acabit, endiguer le terrorisme et l’insécurité, en vue de permettre à notre pays de poursuivre sa marche sur la voie de l’émergence », avait-t-il aussi indiqué.
Des échauffourées
Pour ce qui est du déroulé des manifestations, elles ont vite tourné au drame. Des rues ont été barricadées, des pneus brûlés sur la voie publique. Alors, les manifestants ont été dispersés à coup de grenades lacrymogènes. En guise de représailles, plusieurs policiers ont été blessés et leurs véhicules endommagés.
Selon la police tchadienne, sept personnes ont été inculpées au Palais de justice de Ndjamena. Elles sont accusées de troubles à l’ordre public, d’atteinte à l’intégrité des agents et de destruction des biens publics. Quant à l’opposant Succès Masra, il est toujours réfugié à l’ambassade des États-Unis et exige la libération de ses compatriotes.
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