samedi, juillet 27 2024

Suite aux sanctions internationales contre les putschistes, les nigériens se retrouvent aux prises avec une crise aux multiples facettes qui a aggravé les blessures existantes. Ce bouleversement survient en raison du récent coup d’État, orchestré par des individus avides de pouvoir cherchant à affirmer leur contrôle. En réponse, les dirigeants du monde ont pris des mesures rapides et décisives, imposant une série de mesures punitives.

Alors que ces sanctions internationales visent à obliger les putschistes à rendre des comptes, elles ont involontairement intensifié les souffrances de la population nigérienne ordinaire, qui faisait déjà face à de nombreux défis avant les troubles politiques. Quelles sont donc les conséquences déchirantes de ces sanctions internationales sur la population déjà vulnérable du Niger ? Les putschistes vont-ils finalement se rendre à l’évidence et laisser la main ?

Une forte dépendance à l’aide internationale

Depuis le 30 juillet 2023, les nigériens n’ont nul autre choix que de subir dans une faiblesse qui ne dit pas son nom, les coups des sanctions internationales ordonnées contre les militaires au pouvoir. Et seulement quelques jours après cette décision les effets commencent par se faire sentir fortement dans le quotidien des ménages.

Concrètement, les populations éprouvent une réelle difficulté à se procurer les produits de première nécessité. D’autres par contre sont obligés de composer avec l’augmentation soudaine des prix de certains produits. Ce qui ne fait qu’accroitre malheureusement la douleur des populations affaiblis par la situation économique du pays après la crise sanitaire de la Covid 19.

« Aujourd’hui, le sac de riz de 25 kilos se vend à 13 500 francs CFA, alors qu’il y a une semaine, il se vendait à 11 000, 11 500 francs ou 11 750 francs CFA, selon les endroits », raconte un consommateur affecté par les évènements. En clair, une augmentation de près de 2 000 francs CFA en quelques jours pour le prix du riz à Niamey.

Lire Aussi : COUP D’ÉTAT AU NIGER : FAUT-IL OSER L’INTERVENTION MILITAIRE ?

Des sanctions internationales qui martyrisent

Techniquement, ce drame que vivent les nigériens en raison de ces sanctions internationales qui affectent l’économie du Niger peuvent s’expliquer par plusieurs éléments. L’un des principaux effets des sanctions est la perturbation des relations commerciales avec d’autres pays. Vu que ces sanctions touchent des secteurs clés de l’économie, limitant l’accès aux biens et services essentiels et entravant le flux des importations et des exportations.

Ce qui entraîne des pénuries de biens essentiels, des hausses de prix et une réduction de l’activité économique. « Ça manque de pommes de terre, de tomates, de persil et autres, puisque tout cela vient généralement du Nigeria et du Bénin. Et vraiment, ça nous manque », a confié un autre consommateur.

Le fait que le Niger soit fortement dépendant de l’aide extérieur y est également pour beaucoup. En effet, selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), Niger le pays d’Afrique de l’Ouest le plus soutenu après le Nigeria avec une aide s’élevant à 1,8 milliard de dollars en 2021. Par conséquent la perte momentanée des dons extérieurs et les soutiens internationaux qui représentent un quart des dépenses publiques nigériennes, pèse énormément sur l’économie nigérienne du pays.

 

Tony A.

Previous

Décès du sphinx de Daoukro : Quel avenir pour le PDCI ?

Next

Fin de l’ultimatum au Niger : la CEDEAO dans l’impasse

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Voir Aussi

Ne Manquez Pas

Pipeline Niger-Tchad-Cameroun : Un nouveau souffle pour l'exportation du pétrole nigérien

Pipeline Niger-Tchad-Cameroun : Un nouveau souffle pour l’exportation du pétrole nigérien

Investigateur Africain

Le projet de relier les champs de pétrole d’Agadem au pipeline tchadien de Doba a refait surface, apportant une lueur d’espoir pour l’exportation du brut nigérien. Cette initiative s’inscrit dans une dynamique relancée par la Sonidep lors du lancement de ses activités amont le 22 juin dernier. Le ministre nigérien du Pétrole, Mahaman Moustapha Barké, […]

Le général Tiani dresse son bilan un an après le Coup d'État

Un an de transition au Niger : Le discours du Général Tiani passé au crible

Investigateur Africain

Cela fait tout juste un an ce vendredi 26 juillet que la junte militaire du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) a pris le pouvoir au Niger, renversant le président démocratiquement élu Mohamed Bazoum. Pour marquer cet anniversaire, le général Tiani Abdourahamane, président du CNSP, a prononcé un discours jeudi soir sur […]

armes au Soudan : Amnesty International exige un embargo total

Armes au Soudan : Amnesty International exige un embargo total

Investigateur Africain

Alors que le pays est dévasté par un conflit sanglant entre généraux rivaux depuis le 15 avril 2023, Amnesty International a lancé un appel urgent à l’ONU pour étendre l’embargo sur les armes à tout le Soudan. Un rapport accablant publié le 25 juillet 2024 révèle que des armes continuent d’affluer malgré les restrictions, exacerbant […]