samedi, juillet 27 2024

Le mardi 1er août 2023, la Côte d’Ivoire a été choquée par une triste nouvelle. Celle de l’annonce de la mort d’un géant homme politique, l’ancien président Henri Konan Bédié, surnommé le Sphinx de Daoukro pour son influence politique et sa sagesse. À 89 ans, le leader du PDCI est décédé à la Polyclinique Internationale Sainte Anne-Marie (PISAM) à Abidjan des suites d’un malaise.

Le décès du Sphinx de Daoukro, figure emblématique de la politique ivoirienne, a plongé le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) dans une période de deuil et de réflexion. Fondé en 1946, le PDCI, a joué un rôle central dans l’histoire politique de la Côte d’Ivoire et a été l’une des principales forces de l’opposition au cours des dernières décennies. Avec le départ de son leader charismatique, le parti se retrouve confronté à des questions cruciales quant à son avenir et à sa direction. Alors que le PDCI entre dans une nouvelle ère sans son Sphinx de Daoukro, il est essentiel de comprendre les enjeux qui se profilent et les choix qui devront être faits pour façonner l’avenir de ce parti politique historique.

Que faire après le décès du Sphinx de Daoukro

Suite au décès du Sphinx de Daoukro, nombreux et déterminants sont les enjeux et défis qui se profilent à l’horizon pour le PDCI. En s’en tenant à ceux-ci, les cadres du parti auront à faire des choix judicieux pour façonner l’avenir du parti. L’un des enjeux les plus cruciaux pour le PDCI sera le choix d’un nouveau leader pour le parti. Car du vivant d’Henri Konan Bédié, aucun dauphin n’a pu émerger véritablement pour prendre d’office le relai.

La succession du Sphinx de Daoukro doit être gérée avec soin, car il sera difficile de combler le vide laissé par son décès. Le choix du nouveau leader déterminera la direction politique du PDCI et son aptitude à mobiliser les membres et les électeurs. Le PDCI devra également faire preuve d’unité et de cohésion pour éviter une division qui pourrait affaiblir sa position politique. Le décès du leader charismatique peut entraîner des tensions internes au sein du parti, avec des factions pouvant se former autour de différents prétendants à la succession.

Autre enjeu majeur attendu dans sphère politique ivoirienne et surtout au PDCI, c’est l’attribution de rôles plus importants à la jeune génération qui attend activement de faire ses preuves. Alors il est essentiel pour le parti de s’ouvrir à de nouvelles générations de leaders et d’électeurs, en intégrant des idées et des approches novatrices pour rester pertinent sur la scène politique ivoirienne.

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Vers un renouvellement générationnel ?

« Le PDCI a eu à traverser plusieurs zones de turbulences, mais je pense que ceux qui devaient partir sont en grande majorité partis. Maintenant, comment va se faire la relève ? Est-ce que c’est un clan qui va s’imposer ? Je pense que ça va se jouer là. Mais l’électorat du PDCI quand même demeure, même s’ils ont perdu plusieurs bastions. Je pense que le PDCI va continuer à peser parmi ce que l’on appelle les « trois grands partis politiques ». Je le pense, assure Sylvain N’Guessan, analyse politique et directeur de l’Institut de stratégie d’Abidjan.

L’accord avec le PPA-CI de l’ex-président Laurent Gbagbo dans le cadre des élections municipales et régionales de septembre 2023, va-t-il survivre ? Le PDCI devra également examiner ses options en matière d’alliances politiques. Le paysage politique ivoirien a connu des changements importants ces dernières années, et le PDCI devra décider s’il souhaite poursuivre des alliances avec d’autres partis ou s’il choisit de s’affirmer en tant que force indépendante.

« Un PDCI fort. Mais on attend de voir le successeur de Henri Konan Bédié qui pourrait d’abord s’imposer à l’interne, ensuite face aux autres formations politiques », a exprimé Sylvain N’Guessan. Qu’importe la nouvelle ligne qui sera décidée le parti devra proposer des solutions concrètes et pertinentes dans cette phase après Sphinx de Daoukro. Ceci pour répondre aux défis auxquels fait face la Côte d’Ivoire.

 

Tony A.

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