samedi, juillet 27 2024

La situation des droits de l’homme pourrait être davantage compromise, si certains points indispensables ne sont pas pris en compte dans le cadre de l’organisation du referendum constitutionnel en Centrafrique. C’est la grosse inquiétude qu’a partagé Yao Agbetse, l’expert indépendant des Nations Unies sur la situation des droits de l’homme en République centrafricaine (RCA) via un communiqué le vendredi 16 juin dernier.

Dans l’après-midi 30 du mai 2023, le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra a dans un message à la nation, mis en ligne, annoncé sa volonté de convoquer un référendum constitutionnel le 30 juillet. Selon lui, la Constitution actuelle centrafricaine « comporte des dispositions qui pourraient compromettre le développement » du pays. Pour l’expert de l’ONU, l’initiative gouvernementale se heurte à plusieurs enjeux et défis à prendre impérativement en compte.

Préoccupations multiples autour du référendum constitutionnel en RCA

Selon Yao Agbetse, le référendum constitutionnel en République centrafricaine pourrait compliquer la situation des droits de l’homme dans le pays. Car selon ses consultations avec les différentes parties prenantes, le référendum constitutionnel soulève des préoccupations politiques, sécuritaires, logistiques, techniques et financières.

Aussi sur les réseaux sociaux il est remarquable des discours que l’on peut interpréter, ou que l’on peut considérer comme étant des discours de haine et de violence à l’égard de ceux qui ne sont pas pour le projet.

Pour preuve, alors que la date du scrutin approche, il est étonnant que les principales propositions de réforme constitutionnelle n’aient pas encore été rendues publiques. « Si les objectifs des nouvelles propositions constitutionnelles ne sont pas clairement expliqués et compris, ce référendum pourrait compliquer une situation des droits de l’homme qui est déjà extrêmement complexe », a averti M. Agbetse.

Lire Aussi : MANIPULATION CONSTITUTIONNELLE EN CENTRAFRIQUE : TOUADÉRA CHERCHE-T-IL À S’ACCROCHER AU POUVOIR INDÉFINIMENT?

Une approche inclusive à privilégier

D’après l’expert onusien, les autorités centrafricaines doivent veiller à ce que le référendum se déroule dans le calme et que les libertés publiques, telles que l’association, la réunion pacifique et la liberté d’expression, soient préservées. Aussi l’État centrafricain doit utiliser tous les moyens possibles pour s’assurer que le référendum constitutionnel n’entraîne pas de nouvelles violations des droits de l’homme.

« Il y a des inquiétudes d’ordre sécuritaire, logistique. On sait que l’État n’a pas étendu son autorité sur l’ensemble du territoire, et qu’il y a encore des groupes armés, notamment de la CPC, qui sévissent dans un certain nombre de régions. Mais il est important que chaque Centrafricain, chaque Centrafricaine, puisse avoir la possibilité d’exercer son droit démocratique qui est d’aller voter. »

Et d’exhorter, « compte tenu de la portée du projet référendaire, des enjeux et de son empreinte sur le présent et l’avenir de la RCA, une approche participative est indispensable. Les autorités centrafricaines doivent tout mettre en œuvre pour que les positions exprimées par les voix dissidentes soient entendues et prises en compte », a déclaré l’expert de l’ONU.

 

Tony A.

Previous

Crise politique au Sénégal : Le secteur touristique en quête de stabilité pour sauver son avenir

Next

Le référendum constitutionnel au Mali : une réponse aux crises multiples ou une distraction des enjeux réels ?

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Voir Aussi

Ne Manquez Pas

Pipeline Niger-Tchad-Cameroun : Un nouveau souffle pour l'exportation du pétrole nigérien

Pipeline Niger-Tchad-Cameroun : Un nouveau souffle pour l’exportation du pétrole nigérien

Investigateur Africain

Le projet de relier les champs de pétrole d’Agadem au pipeline tchadien de Doba a refait surface, apportant une lueur d’espoir pour l’exportation du brut nigérien. Cette initiative s’inscrit dans une dynamique relancée par la Sonidep lors du lancement de ses activités amont le 22 juin dernier. Le ministre nigérien du Pétrole, Mahaman Moustapha Barké, […]

Le général Tiani dresse son bilan un an après le Coup d'État

Un an de transition au Niger : Le discours du Général Tiani passé au crible

Investigateur Africain

Cela fait tout juste un an ce vendredi 26 juillet que la junte militaire du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) a pris le pouvoir au Niger, renversant le président démocratiquement élu Mohamed Bazoum. Pour marquer cet anniversaire, le général Tiani Abdourahamane, président du CNSP, a prononcé un discours jeudi soir sur […]

armes au Soudan : Amnesty International exige un embargo total

Armes au Soudan : Amnesty International exige un embargo total

Investigateur Africain

Alors que le pays est dévasté par un conflit sanglant entre généraux rivaux depuis le 15 avril 2023, Amnesty International a lancé un appel urgent à l’ONU pour étendre l’embargo sur les armes à tout le Soudan. Un rapport accablant publié le 25 juillet 2024 révèle que des armes continuent d’affluer malgré les restrictions, exacerbant […]