mercredi, mai 8 2024

La situation des droits de l’homme pourrait être davantage compromise, si certains points indispensables ne sont pas pris en compte dans le cadre de l’organisation du referendum constitutionnel en Centrafrique. C’est la grosse inquiétude qu’a partagé Yao Agbetse, l’expert indépendant des Nations Unies sur la situation des droits de l’homme en République centrafricaine (RCA) via un communiqué le vendredi 16 juin dernier.

Dans l’après-midi 30 du mai 2023, le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra a dans un message à la nation, mis en ligne, annoncé sa volonté de convoquer un référendum constitutionnel le 30 juillet. Selon lui, la Constitution actuelle centrafricaine « comporte des dispositions qui pourraient compromettre le développement » du pays. Pour l’expert de l’ONU, l’initiative gouvernementale se heurte à plusieurs enjeux et défis à prendre impérativement en compte.

Préoccupations multiples autour du référendum constitutionnel en RCA

Selon Yao Agbetse, le référendum constitutionnel en République centrafricaine pourrait compliquer la situation des droits de l’homme dans le pays. Car selon ses consultations avec les différentes parties prenantes, le référendum constitutionnel soulève des préoccupations politiques, sécuritaires, logistiques, techniques et financières.

Aussi sur les réseaux sociaux il est remarquable des discours que l’on peut interpréter, ou que l’on peut considérer comme étant des discours de haine et de violence à l’égard de ceux qui ne sont pas pour le projet.

Pour preuve, alors que la date du scrutin approche, il est étonnant que les principales propositions de réforme constitutionnelle n’aient pas encore été rendues publiques. « Si les objectifs des nouvelles propositions constitutionnelles ne sont pas clairement expliqués et compris, ce référendum pourrait compliquer une situation des droits de l’homme qui est déjà extrêmement complexe », a averti M. Agbetse.

Lire Aussi : MANIPULATION CONSTITUTIONNELLE EN CENTRAFRIQUE : TOUADÉRA CHERCHE-T-IL À S’ACCROCHER AU POUVOIR INDÉFINIMENT?

Une approche inclusive à privilégier

D’après l’expert onusien, les autorités centrafricaines doivent veiller à ce que le référendum se déroule dans le calme et que les libertés publiques, telles que l’association, la réunion pacifique et la liberté d’expression, soient préservées. Aussi l’État centrafricain doit utiliser tous les moyens possibles pour s’assurer que le référendum constitutionnel n’entraîne pas de nouvelles violations des droits de l’homme.

« Il y a des inquiétudes d’ordre sécuritaire, logistique. On sait que l’État n’a pas étendu son autorité sur l’ensemble du territoire, et qu’il y a encore des groupes armés, notamment de la CPC, qui sévissent dans un certain nombre de régions. Mais il est important que chaque Centrafricain, chaque Centrafricaine, puisse avoir la possibilité d’exercer son droit démocratique qui est d’aller voter. »

Et d’exhorter, « compte tenu de la portée du projet référendaire, des enjeux et de son empreinte sur le présent et l’avenir de la RCA, une approche participative est indispensable. Les autorités centrafricaines doivent tout mettre en œuvre pour que les positions exprimées par les voix dissidentes soient entendues et prises en compte », a déclaré l’expert de l’ONU.

 

Tony A.

Previous

Crise politique au Sénégal : Le secteur touristique en quête de stabilité pour sauver son avenir

Next

Le référendum constitutionnel au Mali : une réponse aux crises multiples ou une distraction des enjeux réels ?

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Voir Aussi

Ne Manquez Pas

Trafic de cocaïne en Côte d’Ivoire : Des peines exemplaires pour les narcotrafiquants !

Trafic de cocaïne en Côte d’Ivoire : Des peines exemplaires pour les narcotrafiquants !

Investigateur Africain

Une affaire de trafic international de cocaïne en Côte d’Ivoire vient de connaître son dénouement avec des verdicts sévères prononcés à l’encontre de plusieurs accusés. Ce 7 mai 2024, le Pôle pénal économique d’Abidjan a rendu son jugement, condamnant 13 individus à la peine maximale de 10 ans de prison. Un coup de filet majeur […]

Scandale des déguerpis de Boribana : la colère gronde

Scandale des déguerpis à Boribana : la colère gronde à Abidjan

Investigateur Africain

Depuis plusieurs mois, Abidjan est le théâtre de vagues successives de déguerpissements, entraînant la destruction de quartiers informels par les autorités. Si le gouvernement ivoirien avait promis des mesures d’accompagnement, de nombreux déguerpis de Boribana, à Attécoubé, dénoncent aujourd’hui l’opacité et les irrégularités dans la distribution des indemnités. Alors que les déguerpis de Boribana attendent […]

Changements climatiques : des migrations massives de serpents venimeux à craindre en Afrique

Changements climatiques : des migrations massives de serpents venimeux à craindre en Afrique

Investigateur Africain

Dans l’équilibre complexe de la nature, le changement climatique s’impose comme un perturbateur implacable, affectant non seulement les écosystèmes mais aussi les populations animales. Une récente étude publiée dans le prestigieux journal scientifique Lancet Planetary Health met en lumière une conséquence inattendue mais redoutable du dérèglement climatique : les migrations massives des serpents venimeux. Alors […]