Le 13 août 2024, l’Agence de santé de l’Union africaine, Africa CDC, a décrété une urgence de santé publique continentale en réponse à une recrudescence inquiétante de cas de mpox, anciennement connu sous le nom de variole du singe. Cette décision marque le niveau d’alerte le plus élevé de l’agence, indiquant l’ampleur et la gravité de l’épidémie qui touche désormais 16 pays africains. La propagation rapide et la virulence accrue d’une nouvelle souche du virus, identifiée pour la première fois en septembre 2023 dans la province du Sud-Kivu en République Démocratique du Congo (RDC), ont intensifié les préoccupations sanitaires.
Le comité scientifique de l’Africa CDC a observé une explosion des cas ces dernières semaines, avec 96 % des nouveaux cas détectés en Afrique se concentrant en RDC. Les statistiques sont alarmantes : près de 15 000 cas et 455 décès ont été enregistrés depuis le début de l’année 2024, tandis que la maladie s’étend maintenant à des pays tels que le Rwanda, le Burundi et l’Ouganda, qui n’avaient jamais signalé de cas auparavant. Cette situation critique est aggravée par des capacités limitées de tests et de traçage des chaînes de contamination, rendant le nombre réel de cas largement sous-estimé.
Un manque de vaccins contre le Mpox
L’un des principaux défis dans la lutte contre cette épidémie de mpox est le manque de vaccins. Bien que l’Africa CDC ait annoncé la disponibilité prochaine de 200 000 doses, le besoin est estimé à plus de 10 millions pour contrôler efficacement la propagation du virus. Jean Kaseya, directeur de l’Africa CDC, a appelé à une mobilisation internationale urgente pour fournir les doses nécessaires, avec un plan clair visant à livrer 2 à 3 millions de doses d’ici la fin de l’année 2024. Le manque de vaccins spécifiques pour les groupes à risque, tels que les hommes homosexuels et les travailleurs du sexe, exacerbe la crise. Ce qui pourrait traduire une inégalité préoccupante dans l’accès aux mesures de prévention.
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Le mpox, bien que connu depuis longtemps, présente une virulence accrue dans cette nouvelle souche, avec des symptômes plus graves et une transmission plus efficace. La maladie se transmet non seulement par contact avec des animaux infectés, mais aussi par contact physique direct avec des personnes infectées, particulièrement lors de rapports sexuels. Les autorités sanitaires recommandent d’éviter tout contact physique avec les personnes présentant des signes de mpox et de se protéger contre le contact avec des animaux sauvages.
Lors de sa réunion de ce mercredi 14 août, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), en réponse à la crise croissante, pourrait également déclencher une urgence de santé publique de portée internationale. Objectif, intensifier les efforts de réponse globale face à cette épidémie alarmante.
Tony A.