La nomination d’un civil au poste de premier ministre de transition est la principale condition posée par les pays voisins du Mali à la levée de leurs sanctions. C’est l’ancien ministre des Affaires étrangères Moctar Ouane qui est nommé au poste de chef de gouvernement.
Au Mali, le président de la transition Bah N’Daw a signé un décret nommant le Premier ministre de transition. L’ancien ministre malien des affaires étrangères, Moctar Ouane, a été nommé, ce dimanche 27 septembre, pour satisfaire à la principale condition posée par les pays voisins du Mali pour lever leurs sanctions.
Un diplomate comme Premier ministre de transition
La nomination d’un civil au poste de premier ministre de transition était attendue depuis l’investiture vendredi de Bah Ndaw, un colonel à la retraite et ancien ministre de la défense, et d’un vice-président de transition, le colonel Assimi Goïta, qui n’est autre que le chef de la junte.
Ouane, 64 ans, « est nommé premier ministre » selon l’annonce faite dans un flash spécial sur la télévision publique ORTM par le secrétaire général adjoint de la présidence, Sékou Traoré. La formation de son gouvernement sera annoncée mardi, a affirmé à l’Agence France-Presse (AFP) un officier de la junte au pouvoir, sous le couvert de l’anonymat.
Ce diplomate de carrière fut ministre des affaires étrangères de 2004 à 2011 sous la présidence d’Amadou Toumani Touré, prédécesseur de M. Keïta. Il était depuis 2016 délégué général à la paix et à la sécurité de la Commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa). Il est natif de Bidi, dans le centre du pays, la région la plus touchée par les attaques djihadistes entremêlées à des violences intercommunautaires, qui ensanglantent le pays.
Le choix d’un des candidats du M5 écarté
Le choix ne s’est donc pas porté finalement sur un des candidats du M5, cette coalition qui avait lancé la contestation populaire contre l’ex-président IBK, relate Florence Morice.
Plusieurs figures politiques de ce mouvement contestataire estimaient que ce poste devait leur revenir compte tenu de leur contribution au départ d’IBK. Mais c’est seulement samedi matin que la coalition a été reçue par la junte pour présenter ses candidatures pour le poste de premier ministre de transition. Or, les tractations qui ont conduit à la nomination de Moctar Ouane étaient déjà largement avancées.
Par ailleurs, ils avaient présenté 14 candidats. Ce qui, même en interne, ne laissait pas beaucoup d’espoir de voir l’un d’entre eux choisi. Tous les yeux sont désormais rivés vers la CEDEAO. La communauté ouest-africaine avait promis de lever les sanctions qui pèsent depuis plus d’un mois sur l’économie malienne en cas d’annonce d’un civil comme ministre de transition.
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