samedi, juillet 27 2024

La CEDEAO, Communauté Économique des États d’Afrique de l’Ouest, a été créée il y a 40 ans. Initiée par le Togo et le Nigeria, l’institution a pour but de garantir la libre circulation des biens et des personnes, dans l’espace sous-régional.

Cette institution, dont le siège est actuellement à Abuja, intervient également dans les crises sécuritaires, politiques et économiques. Elle est censée œuvrer également pour les libertés des peuples.

Les populations ne croient pas en la CEDEAO

Mais, au lieu que sa présence suffise à rassurer les peuples d’Afrique de l’ouest en matière de liberté et de démocratie, c’est tout le contraire qui semble se produire.

En effet, de plus en plus, les populations ouest-africains semblent ne plus croire à la volonté de la CEDEAO de lutter pour leurs droits.

« On nous parle de CEDEAO des peuples, mais c’est faux. Il n’y a pas de CEDEAO des peuples. Cette CEDEAO que nous voyons, c’est bien un syndicat de chefs d’Etat qui sont là pour se soutenir les uns les autres », pense Ericka Noukpo, activiste politique.

« Ses décisions sont prises dans l’intérêt de tel ou tel chef d’Etat. Et surtout, les chefs d’Etat baignent dans l’hypocrisie, incapables de se dire les vérités quand il le faut. Chacun regarde ses intérêts personnels », a-t-elle argué.

L’incapacité à prévenir les conflits

La sous-région est minée par les conflits armés, notamment le terrorisme galopant qui affole les populations. Malgré les alertes, les pays semblent incapables de trouver un moyen synchronisé pour venir à bout des luttes armées. Il faut forcément faire recours aux puissances occidentales pour intervenir. Or, ces puissances n’ont pas bonne presse au sien des populations qu’elles sont censées protéger.

Sur le plan politique, lorsque des mouvements d’humeurs populaires éclatent dans les pays, l’institution n’est pas en mesure d’apporter des résolutions qui tiennent compte des aspirations profondes. On assiste à des magouilles, à la corruption qui font parfois pencher la balance du côté de l’oppresseur. Cela irrite de plus en plus de personnes qui pensent finalement que les armes deviennent la seule alternative pour obtenir le changement.

Lorsque les élections sont truquées et que la société civile soulève des inégalités graves, les missions de la CEDEAO se contentent de pondre des communiqués simplistes et parfois flous. N’ayant aucun recours extérieur pour défendre ses droits, la révolution devient la décision finale des peuples, même dans le sang, sous le regard impuissant de la CEDEAO.

Somme toute, la CEDEAO a du chemin à faire sur plusieurs sujets épineux. Elle doit revoir sa copie pour devenir vraiment la CEDEAO des peuples.

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